Mélanie Fabre publie aux Presses universitaires de Rennes l’ouvrage Dick May, une femme à l’avant-garde d’un nouveau siècle avec le soutien de la Fondation. Fruit d’une recherche universitaire lauréate du prix de la Fondation Jean-Jaurès en 2017, cet ouvrage préfacé par Vincent Duclert fait découvrir une femme méconnue au pseudonyme mystérieux, Dick May, qui occupe une place longtemps sous-estimée au sein des combats intellectuels de la Belle Époque.
Nombre d’historiens de la Belle Époque ont croisé dans leur travail une certaine Dick May. Mais, jusqu’alors, peu se sont vraiment plongés dans l’existence de cette intellectuelle. Enveloppée dans un pseudonyme masculin aux sonorités américaines, Jeanne Weill a cherché à se dissimuler dans un univers hostile aux femmes. Elle a en partie réussi, puisqu’on avait jusqu’alors perdu sa trace.
En remontant les rares pistes laissées par Dick May, on retrace la naissance d’une dreyfusarde engagée dans tous les combats de la Belle Époque. Portée par une inépuisable foi en l’éducation populaire et animée par une énergie rare, Dick May fonde plusieurs institutions d’enseignement supérieur, dont la première école de journalisme française, et s’investit corps et âme dans le mouvement des universités populaires. Pour elle, l’instruction est la solution à l’urgente question sociale.
Si la Première Guerre mondiale constitue une immense désillusion pour cette idéaliste, elle révèle aussi les permanences de l’antisémitisme et le retour en grâce des forces politiques conservatrices. C’est l’apogée d’une campagne de presse contre Dick May à l’heure de la prétendue Union sacrée. Comment cette femme, juive et autodidacte, réussit-elle à devenir une figure incontournable dans les réseaux intellectuels du Paris de la Belle Époque?
Découvrez l’introduction et la table des matières
Retrouvez l’entretien vidéo de Mélanie Fabre et Vincent Duclert pour la Fondation :