La situation politique en Irak demeure très tendue et les élections législatives du 9 octobre ne semblent pas annoncer de profonds changements. Anne Gadel, analyste spécialiste du Moyen-Orient, fondatrice d’AG Consulting et membre de l’Observatoire de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient de la Fondation, analyse les résultats des élections et leurs conséquences, le contexte irakien et régional, et notamment le rôle de l’Iran lors d’un entretien avec Alexandre Minet, coordinateur du secteur International de la Fondation.
Depuis la réalisation de l’entretien, les tensions en Irak suite aux élections ont augmenté graduellement. Les partis pro-iraniens de la nébuleuse du Hachd el-Chaabi ayant perdu les deux tiers des sièges acquis en 2018 ont appelé à des manifestations pour contester les résultats, qui ont fait pour le moment 3 morts et plus d’une centaine de blessés. Dans la nuit du 6 au 7 novembre 2021, le Premier ministre irakien Mustapah al-Kadhimi était victime d’une tentative d’assassinat par drone dans sa résidence de la zone verte de Bagdad. Si l’attaque n’a pas encore été revendiquée, elle porte la marque de certaines milices pro-iraniennes particulièrement virulentes.
Dans l’attente des résultats définitifs de l’élection après re-décompte des voix par la commission électorale irakienne et de la formation d’un gouvernement, ce climat de violence fait craindre que l’Irak ne replonge dans le chaos dans un contexte régional et interne très inflammable.