La Fondation recueille les témoignages de celles et ceux qui furent les principaux acteurs de l’histoire du Parti socialiste, les réunissant sous un titre emprunté à Pierre Mauroy, « Héritiers de l’avenir ». Cette collection constitue une source précieuse de compréhension des enjeux et des débats qui ont traversé la gauche depuis cinquante ans. Retrouvez l’entretien avec Jean-Pierre Bel, ancien président du Sénat, interrogé par Émeric Bréhier, ancien député, directeur de l’Observatoire de la vie politique de la Fondation Jean-Jaurès.
Jean-Pierre Bel est élu président du Sénat le 1er octobre 2011. Il devient le premier président socialiste de la Chambre Haute du Parlement. Originaire de l’Ariège, il revient dans cet entretien avec Emeric Brehier pour la Fondation Jean-Jaurès sur son engagement militant et son parcours politique qui l’ont amené à devenir le deuxième personnage de l’Etat durant trois ans. Il aborde ses origines familiales, sa jeunesse militante au sein des réseaux antifranquistes accueillant de réfugiés espagnols et son engagement à la LCR. En 1983, il adhère au Parti socialiste, et devient secrétaire de section de Quérigut, puis premier secrétaire fédéral en 1985 à l’issue du congrès de Toulouse. Rapidement, il intègre, dans le sillage de Lionel Jospin, les instances nationales du Parti socialiste, notamment au secrétariat national en charge des élections et des fédérations. Il est un des acteurs de la campagne présidentielle de 1995, et de la victoire de 1997. Conseiller régional en 1992, conseiller général en 1998, il devient sénateur de l’Ariège la même année. Il succède à Claude Estier à la présidence du groupe socialiste au Sénat en 2004. Il conclut par un retour sur sa présidence du Sénat, caractérisée à ses yeux par deux temps très différents, avant et après la victoire de François Hollande, la majorité sénatoriale, « plurielle », étant différente de la majorité politique nationale.