Paradoxes. L’Internationale socialiste est connue, mais sa réalité est souvent ignorée. Son existence suscite la sympathie, mais son utilité soulève des interrogations. Son histoire réveille les mémoires, mais son activité rencontre, notamment en France, que peu d’écho. Son origine est largement européenne, mais son implantation est désormais universelle. Ses moyens sont faibles, mais elle est la première organisation politique du monde.
Aujourd’hui, seule une poignée de spécialistes connaît réellement l’Internationale socialiste : quelques politiques participent à ses activités : les leaders ou les secrétaires internationaux ; quelques universitaires ont étudié son fonctionnement : Guillaume Devin, qui a publié le livre de référence sur le sujet ; Alain Bergounioux et Gérard Grunberg ainsi que Marc Lazar, qui viennent de publier deux ouvrages sur le socialisme européen sur lesquels nous reviendrons.
Nous avons souhaiter dépasser ces paradoxes et aller au delà du cercle des initiés. Tel est l’objet de ce numéro deux des Notes de la Fondation Jean-Jaurès. Pour essayer de comprendre ce qu’est l’IS, à travers son histoire, la plus ancienne et la plus contemporaine. Pour tenter d’expliquer à quoi elle sert et comment elle fonctionne. Pour s’interroger sur son avenir et les défis qu’elle doit affronter.
Aucun moment ne pouvait mieux s’y prêter que l’ouverture du XXème congrès de l’Internationale socialiste, à New York, au siège des Nations-Unies, les 9, 10 et 11 septembre 1996.
Nul ne pouvait mieux le faire que Pierre Mauroy, qui a présidé l’Internationale socialiste de 1992 à 1999.