« Décevante », c’est le terme qu’emploie l’Insee dans sa dernière note de conjoncture parue le 23 juin 2010 pour qualifier la croissance en France au premier trimestre 2010.1 Alors qu’aux Etats-Unis, les mesures de relance massives continuent de porter leurs fruits ces derniers mois, la demande interne est ici atone.
Si un rebond est anticipé au deuxième trimestre, sur la base des enquêtes auprès des chefs d’entreprise, grâce notamment au redémarrage allemand, la croissance est susceptible de fléchir à nouveau au deuxième semestre, avec un ralentissement des économies avancées et un essoufflement de la croissance chinoise. Les gains de parts de marché engendrés pendant la crise ne pourraient être que de courte durée. La France se lance dans une course poursuite avec l’Allemagne visant à l’amélioration de sa compétitivité-coût : course au cours de laquelle les salariés risquent de beaucoup perdre sans que la France ne parvienne à gagner.