La question des retraites, placée par le Président de la République en tête des réformes à mener, est au centre de tous les débats. Les problèmes sont nombreux, et en premier lieu celui de la soutenabilité du système actuel, financièrement déséquilibré et laissant apparaître des déficits courants et futurs importants. Tout le monde s’accorde ainsi à reconnaître qu’il est nécessaire et urgent de réfléchir à de nouvelles solutions.
Allongement de la durée de cotisation, augmentation du niveau des cotisations,
élargissement de l’assiette de cotisations ou diminution du taux de remplacement, le
nombre d’instruments dont l’on dispose semble limité. Surtout, on y a déjà eu recours.
Pour faire face au déséquilibre financier, les réformes se sont multipliées ces dernières
années – réforme Balladur de 1993, réforme Fillon de 2003, rendez-vous 2008 des
retraites – sans être capables de rétablir l’équilibre du système. La logique de ces
réformes était à chaque fois la même, celle du colmatage de brèche dans un but
financier, excluant toute véritable réflexion de fond sur ce que peut et doit être un
système juste de retraite dans un contexte où les parcours professionnels sont de plus
en plus fragmentés. La baisse du ratio actifs sur retraités érigée en mesure de toute
chose, on a assisté à de simples et répétitives augmentations à la marge des ressources
du système – par l’allongement de la durée de cotisation ou la modification de
l’indexation des pensions.