Quo vadis Europa ? Les avenirs de l’Union européenne

Alors que la France prend la présidence de l’Union européenne, il était naturel pour la Fondation Jean-Jaurès de publier le discours – désormais célèbre – prononcé à Humbold par Joschka Fischer. Il s’agit, en effet, d’un texte stratégique qui mérite d’être analysé, dans son intégralité, et pas seulement d’une icône médiatique qu’il conviendrait, par réflexe, d’encenser ou de dénoncer.

De surcroît, ce discours a eu, entre autres mérites, de lancer – et de lancer sérieusement – un débat décisif sur l’avenir, ou, plutôt, les avenirs de l’Union européenne. Il a été abondamment relayé et nous publions quelques-unes des réactions qui l’ont suivi – celles de Dominique Strauss-Kahn à Stresa, ou de Giuliano Amato et de Hubert Védrine dans Le Monde – voire précédé – le discours de Jacques Delors à Aspen. En même temps, nous savons que c’est autour d’un double horizon que doit aujourd’hui se structurer la réflexion sur l’avenir de l’Union européenne : le semestre et la décennie.

Le semestre, parce que la France préside l’Union avec pour ambition, notamment, de faire aboutir une vision exigeante de la Conférence intergouvernementale – et d’autres objectifs présentés, pour le cinquantième anniversaire de la « Déclaration Schuman », par Lionel Jospin à l’Assemblée nationale. La décennie, parce que le débat lancé par Joschka Fischer ne peut espérer trouver plus tôt de débouché politique et institutionnel. Le semestre et la décennie, parce que les deux échéances sont inextricablement liées dans la mesure où, pour reprendre la formule de Pierre Moscovici – qui, il y a un an, nous avait accordé un entretien sur la construction européenne – il faut « faire œuvre de mécaniciens avant de faire œuvre de constructeurs ». Le débat ne fait donc que commencer. La Fondation Jean-Jaurès, qui vient de mettre en place un groupe de travail « Europe 2010 » et de créer le Club « Génération européenne », y prendra toute sa part.

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