Les débats sur la réforme de la gouvernance mondiale ne sont pas récents, mais la crise économique les aiguise. Pour preuve, l’on ressort des cartons la vieille taxe Tobin pour, comme le proposait Lionel Jospin en 2000, introduire une « viscosité » dans les transactions financières internationales et apporter de nouveaux financements à l’aide publique au développement.
Il est vrai que la crise qui s’est produite au coeur du système financier de la première puissance économique mondiale, à l’été 2007, s’est depuis lors diffusée sur l’ensemble de la planète avec une vitesse et une force sans précédent. Première crise de la mondialisation, elle a touché presque indistinctement l’ensemble des pays en développement, qui ont vu stoppée la marche vers le développement qu’ils avaient engagée depuis plus d’une décennie. C’est une crise qui signifie augmentation de la pauvreté et de la mortalité infantile dans les pays les plus vulnérables. Sans un effort renouvelé, les objectifs du millénaire pour le développement ne seront pas atteints.