L’extrême droite européenne contre les travailleurs. Un dialogue social menacé

Les partis d’extrême droite progressent en Europe, bénéficiant d’une audience grandissante auprès des salariés, des ouvriers et des classes populaires. Sur quoi ce succès repose-t-il ? Que savons-nous du programme de l’extrême droite en matière de travail et de démocratie sociale ? Quelles conséquences aurait-il sur les droits sociaux de ses électeurs ? L’Observatoire du dialogue social de la Fondation Jean-Jaurès et le bureau parisien de la Fondation Friedrich-Ebert proposent quatre contributions sur la situation en France, en Allemagne, en Suède et en Italie, permettant d’éclairer ce qu’une Europe dirigée par l’extrême droite signifierait pour les droits des travailleurs, l’action syndicale et le dialogue social.

Table des matières

Avant-propos

L’extrême droite contre le syndicalisme en France
En France, le FN/RN contre la démocratie sociale : « la préférence nationale n’est pas compatible avec le syndicalisme »
Le FN/RN contre les syndicats et le syndicalisme

Populisme de droite et syndicats en Allemagne : quelle est la position de l’AfD sur le dialogue social ?
L’électorat de l’AfD et son profil politique 
Position de l’AfD sur le dialogue social et les intérêts des travailleurs 
Les relations de l’AfD avec les syndicats et les représentants du personnel dans les entreprises 

Populisme de droite et syndicats en Suède : quelle est la position des Démocrates de Suède vis-à-vis du dialogue social et de l’électorat ouvrier ? 
Qui sont les Démocrates de Suède (Sverigedemokraterna, SD) ?
Quelle est la position des Démocrates de Suède vis-à-vis des partenaires sociaux ?
Comment est structuré le mouvement syndical suédois ? 
Quels sont les rapports entre les Démocrates de Suède et l’électorat ouvrier ? 
Comment le parti des Démocrates de Suède a-t-il essayé de gérer ses relations avec LO ? 
Quel regard porte LO sur le parti des Démocrates de Suède ? 
Quelles sont les perspectives ? 

Populisme de droite et syndicats en Italie : quelle est la position de la Lega et de Fratelli d’Italia sur le dialogue social ? 
La Lega et Fratelli d’Italia : les deux faces du populisme de droite en Italie
Partis populistes et monde du travail : un rapport controversé
Syndicalisme de droite : le cas UGL
Les propositions de la Lega et de Fratelli d’Italia sur les thèmes du travail

Avant-propos

L’extrême droite progresse en Europe. Qu’il s’agisse du Rassemblement national et d’Éric Zemmour enFrance, de l’AfD en Allemagne, de Vox en Espagne, de la Lega en Italie ou encore récemment de Chega au Portugal, des partis construits autour de la discrimination des étrangers, du rejet de l’immigration et d’une conception sécuritaire de la société sont désormais solidement installés dans le jeu politique et rêvent de gouverner ensemble en Europe. 

En remettant en cause la tradition rationaliste, universaliste et humaniste de nos sociétés, l’extrême droite constitue un danger pour la démocratie européenne. Malgré cette menace, force est de constater qu’elle bénéficie d’une audience importante et grandissante auprès des salariés, des ouvriers et des classes populaires. 

Sur quoi ce succès repose-t-il ? Que savons-nous du programme de l’extrême droite en matière de travail et de démocratie sociale ? Quelles conséquences aurait-il sur les droits sociaux de ses électeurs ?À quelques semaines de l’élection présidentielle française, il nous a semblé urgent de nous pencher sur cet angle mort de la recherche et du débat public afin de démontrer que, en accordant leurs suffrages à l’extrême droite, les travailleurs s’apprêtent en réalité à voter contre leurs propres intérêts. 

Au travers de ces contributions, l’Observatoire du dialogue social de la Fondation Jean-Jaurès et le bureau parisien de la Fondation Friedrich-Ebert ont ainsi voulu explorer en profondeur ce qu’une France, une Allemagne et une Europe dirigées par l’extrême droite signifieraient pour les droits des travailleurs, l’action syndicale et le dialogue social.

Les auteurs :

Samuel Greef est politiste et assistant de recherche à l’université de Kassel.
Alain Olive, ancien secrétaire général de l’UNSA, est membre de l’Observatoire du dialogue social de la Fondation Jean-Jaurès.
Johan Sjölander est directeur de Tankesmedjan Tiden.
Emanuele Toscano est sociologue,chercheur à l’université Guglielmo-Marconi de Rome et membre associé du CADIS (EHESS-CNRS).

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