Que signifieraient pour les droits des travailleurs, l’action syndicale et le dialogue social une Europe dirigée par l’extrême droite ? À l’occasion de la publication de leur étude sur le programme social de l’extrême droite, un débat fait le point.
L’extrême droite progresse en Europe. Qu’il s’agisse du Rassemblement national et d’Éric Zemmour en France, de l’AfD en Allemagne, de Vox en Espagne, de la Lega en Italie ou encore récemment de Chega au Portugal, des partis construits autour de la discrimination des étrangers, du rejet de l’immigration et d’une conception sécuritaire de la société sont désormais solidement installés dans le jeu politique et rêvent de gouverner ensemble en Europe.
En remettant en cause la tradition rationaliste, universaliste et humaniste de nos sociétés, l’extrême droite constitue un danger pour la démocratie européenne. Malgré cette menace, force est de constater qu’elle bénéficie d’une audience importante et grandissante auprès des salariés, des ouvriers et des classes populaires.
Sur quoi ce succès repose-t-il ? Que savons-nous du programme de l’extrême droite en matière de travail et de démocratie sociale ? Quelles conséquences aurait-il sur les droits sociaux de ses électeurs ? À quelques semaines de l’élection présidentielle française, il nous a semblé urgent de nous pencher sur cet angle mort de la recherche et du débat public afin de démontrer que, en accordant leurs suffrages à l’extrême droite, les travailleurs s’apprêtent en réalité à voter contre leurs propres intérêts.
Au travers d’une étude qui est parue le 10 mars dernier, l’Observatoire du dialogue social de la Fondation Jean-Jaurès et le bureau parisien de la Fondation Friedrich-Ebert ont ainsi voulu explorer en profondeur ce qu’une Europe dirigée par l’extrême droite signifieraient pour les droits des travailleurs, l’action syndicale et le dialogue social.
Programme
Mots d’accueil :
- Gilles Finchelstein, directeur général de la Fondation Jean-Jaurès
- Thomas Manz, directeur du bureau parisien de la Fondation Friedrich-Ebert
Présentation :
- Samuel Greef, politiste et chercheur à l’Université de Kassel
- Alain Olive, membre de l’Observatoire du dialogue social de la Fondation Jean-Jaurès, ancien secrétaire général de l’UNSA
Débat animé par Leïla de Comarmond, journaliste, Les Échos :
- Pascal Debay, membre de la commission exécutive, CGT
- Laurent Escure, secrétaire général, UNSA
- Hermann Nehls, secrétaire syndical, département de politique générale, DGB
- Frédéric Sève, secrétaire national, CFDT