Les deux premiers mois du gouvernement Letta : entre difficultés et espoirs

Après des élections municipales réussies pour le Parti Démocrate, les voyants sont au vert pour le gouvernement italien de « grande coalition » mené par Enrico Letta : une popularité inattendue alors que plusieurs affaires sont venues discréditer encore davantage la classe politique italienne.

Tous les instituts de sondages s’accordent à dire que le PD connaît depuis quelques semaines une hausse de popularité, qui atteint désormais autour de 27 %-29 % d’opinions favorables. Le PDL est en légère baisse avec 27 %, alors que le M5S est donné à 17-18 %, en baisse nette par rapport de son résultat de 25 % obtenu en février dernier. Très loin, le Choix Civique (en italien Scelta Civica, centriste) de l’ancien Premier ministre Mario Monti obtient 5 % d’opinions favorables, tout comme la Gauche Ecologie et Liberté de Nichi Vendola. La Ligue du Nord stagne quant à elle à 3,5 %.
Le Congrès du PD se tiendra à l’automne ou dans les premiers mois de 2014 et désignera le nouveau secrétaire du parti. Les candidatures ne sont pas encore ouvertes, mais quelques personnalités ont déjà montré leur intérêt pour la fonction : Pippo Civati, un député de 37 ans, très actif sur les réseaux sociaux et critique face au gouvernement de « grande coalition », Gianni Cuperlo, un député de 52 ans proche de Massimo D’Alema, et Gianni Pittella, eurodéputé et vice-président du Parlement européen. Tous les regards se tournent désormais vers un autre candidat potentiel, le maire de Florence Matteo Renzi. Celui-ci a déclaré qu’il annoncerait sa décision au cours du mois de juillet, mais qu’il se porterait candidat seulement si les primaires étaient ouvertes à tous. Selon une enquête de l’institut IPSOS, 47 % des Italiens estiment que le maire de Florence se bat pour le changement, tandis que 36 % le considèrent comme « moins tonique » qu’auparavant. On peut déjà affirmer que l’été s’annonce très chaud chez les Démocrates.

Selon le journaliste Marco Damilano de l’hebdomadaire L’Espresso, Silvio Berlusconi aurait pensé à plusieurs personnalités pour renouveler la classe dirigeante de son parti : Guido Barilla (55 ans, de l’entreprise Barilla), Alessandro Benetton (49 ans, président du groupe Benetton) et Marina Berlusconi, sa fille aînée (46 ans, présidente de Fininvest).
En 2012, la loi n° 215 portant sur l’élection aux conseils municipaux des villes de plus de 5 000 habitants instaure deux mesures de promotion de la parité : d’une part, plus des deux tiers des candidats ne peuvent être du même sexe ; d’autre part, la clause de la « double préférence de genre » sur listes ouvertes qui permet d’exprimer deux préférences, l’une pour un candidat et l’autre pour une candidate.

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