Quels défis Léon Blum eut-il à affronter au sortir de la Première guerre mondiale ? Communisme, fascisme, première crise mondiale du capitalisme, premier exercice du pouvoir par le socialisme français : Alain Bergounioux revient sur des enjeux qui parfois ne sont pas sans écho avec la période actuelle.
Pour 2016, 80e anniversaire du Front populaire, la Fondation a choisi de mettre au premier plan Léon Blum et faire redécouvrir son parcours. Avec l’éloignement du temps, Léon Blum appartient désormais au Panthéon des grandes figures nationales. Identifié, presque exclusivement, dans la mémoire nationale à la courte « embellie » de l’été 1936, il est parfois invoqué, aujourd’hui, par la droite même ! Mais ce consensus est fragile. Il ne faut pas oublier qu’il a été un des hommes politiques les plus calomniés de la vie politique française, qu’il a été vilipendé par Vichy et traîné au procès de Riom en 1942, déporté, comme otage, à Buchenwald ensuite. Assez vite, resurgissent les controverses et s’expriment les passions. Léon Blum a été et est toujours un enjeu de mémoire. Arrivé tard dans l’action politique proprement dite – il a 46 ans lorsqu’il est élu pour la première fois député, en 1919 – ses convictions et son système de pensée étaient déjà assurés. Il n’a cessé de les mettre à l’épreuve de la réalité. La « synthèse » jaurésienne avait voulu unir étroitement l’idée socialiste et l’idée républicaine – forgeant, en cela, largement la nature du socialisme français. Il a appartenu à Léon Blum de la faire vivre en des temps périlleux.
Cet essai livre en annexe quatre discours de référence :
– son discours lors du Congrès de Tours en décembre 1920,
– un discours à la Chambre des députés le 6 juin 1936,
– la fin de sa plaidoirie au procès de Riom le 11 mars 1942,
– son intervention au 38e congrès de la SFIO le 29 août 1946.
À écouter : Alain Bergounioux évoque son livre sur France Culture (5 mai 2016)
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