Durant les mois qui ont précédé l’élection présidentielle remportée par Paul Kagame le 9 août dernier, le Rwanda a connu un pesant climat de répression, de violence et de peur. A l’inverse de l’image de démocratie que le Front patriotique rwandais a voulu montrer à l’opinion internationale.
Loin de la politique « pour tous les Rwandais » censée dépasser les clivages ethniques que Paul Kagame ne cesse de mettre en avant, une logique ethniste est en fait réinstaurée. Le FPR, parti unique de fait, exerce seul la totalité du pouvoir au bénéfice de la petite élite tutsi qui le contrôle. C’est naturellement une situation génératrice d’une grande frustration parmi la communauté hutu et annonciatrice de violences.
Pour préserver son hégémonie, le FPR a neutralisé l’opposition politique, la presse indépendante, les espaces de contestation et a tablé sur la peur que suscite son appareil répressif. La nature ultra-autoritaire du régime ne saurait être dissimulée par la stabilité que connait le pays et par ses performances économiques.
Ce déni de démocratie, qui foule aux pieds les droits civiques et politiques de la grande majorité des Rwandais et étrangle leur liberté d’expression est de bien mauvais présage dans la perspective de la réconciliation nationale que Paul Kagame assure pourtant promouvoir.