L’écosocialisme, de la théorie à la pratique

Qu’est-ce que l’écosocialisme ? Que signifie-t-il pour la pensée de gauche ? Quelle est son efficacité pratique ? La Fondation Jean-Jaurès, la Fondation de l’écologie politique et le collectif Emergence animé par Gaëtan Gorce font le point lors d’un colloque tenu le 5 juillet 2016.

La prise en compte des défis qu’a révélés l’écologie n’ouvre-t-elle pas de nouvelles perspectives à l’idée socialiste ? Le rapprochement de la volonté d’émancipation sociale que celle-ci exprime et de la lutte pour la préservation de la biodiversité, la transformation du modèle productif, la sobriété énergétique ne constituent-t-ils pas l’opportunité la plus féconde pour celles et ceux qui n’ont pas renoncé à organiser la société par la démocratie ? N’y a-t-il pas une convergence naturelle entre ces deux courants ? Comment alors définir ce que pourrait être un écosocialisme ? 

Telles sont les questions qu’abordera ce colloque organisé par la Fondation Jean-Jaurès, la Fondation de l’écologie politique, et le collectif Emergence animé par Gaëtan Gorce (auteur de l’essai L’écosocialisme à la Fondation Jean-Jaurès), et qui réunira autour de cette question intellectuels et acteurs de terrain. 

 

Programme :

Accueil et introduction : à la recherche de l’écosocialisme (14h-14h30)

Gaëtan Gorce, sénateur socialiste de la Nièvre
Lucile Schmid, directrice générale de la Fondation de l’écologie politique 

1. Quelle prospérité, quel partage des richesses sans croissance ? (14h30-16h)

Table ronde animée par Géraud Guibert (La Fabrique écologique)

Le XXIe siècle bat en brèche les fondements de notre modèle économique : le mythe néo-libéral de croissance infinie dans un monde fini a vécu ; l’énergie bon marché, qui a permis d’atteindre ces niveaux de croissance économique, est un lointain souvenir ; le dopage de notre économie à la croissance est aujourd’hui devenu néfaste pour la société tout entière. Comme il n’est ni envisageable, ni souhaitable de revenir aux « Trente glorieuses », le projet éco-socialiste pose ces questions fondamentales : quelle prospérité espérer avec des ressources naturelles limitées ? Quels indicateurs pour mesurer cette prospérité et remplacer le PIB ? Quel nouveau modèle de développement bâtir sur cette base ? Quelles répartitions du travail et des richesses pour cette nouvelle société sobre et soutenable ?

Intervenants confirmés : 
Gabriel Colletis, économiste, spécialiste de l’industrie
Romain Felli, politiste, spécialiste de l’impact des questions environnementales sur les sociétés)
– Baptiste Mylondo, économiste spécialiste du revenu de base.

2. Comment bâtir une nouvelle économie locale et durable et transformer nos modes de vie ? (16h-17h30)

Table ronde animée par Silvia Marcon (Fondation de l’écologie politique)

La mondialisation, qui ne connaît d’autre rationalité que celle des prix, est à l’origine d’une surexploitation des ressources naturelles, d’une multiplication aussi exponentielle qu’inutile des déplacements des hommes et des marchandises, ainsi que d’une dangereuse financiarisation de l’économie aujourd’hui largement déconnectée du réel. Le projet écosocialiste se doit de proposer un nouveau modèle économique nettement plus respectueux des équilibres sociaux et environnementaux. Ainsi cette table ronde pose les questions suivantes : comment bâtir des économies locales privilégiant les circuits courts ? Comment parvenir à bâtir une économie circulaire peu demandeuse en ressources naturelles où les déchets des uns sont les matières premières des autres ? Est-il possible de bâtir des circuits économiques à taille humaine, largement déconnectés d’une finance folle et rapace et tentant de fonctionner en relative autarcie ? Quelles transformations cela impliquera-t-il pour nos modes de vie ?

Intervenants confirmés : 
Jens Althoff, directeur du bureau de Paris de la Fondation Heinrich-Böll
Debora Fischkandl, présidente de l’association Boutique sans Argent
Antoine Lagneau, association Agir pour l’environnement
Jean-Daniel Lévy, directeur du département Opinion de Harris Interactive

3. Comment adapter notre démocratie à l’enjeu écologique ? (18h-19h30)

Table ronde animée par Blaise Gonda (Fondation Jean-Jaurès)

Rebâtir des communautés et des économies locales pose naturellement la question du fonctionnement démocratique sur une échelle territoriale à même de créer du commun et de la solidarité. Les choix cruciaux qu’implique la transition écologique supposent une démocratie vivante pour impliquer les citoyens aux prises de décision et assurer la défense de l’intérêt général. Pour s’assurer de la légitimité populaire de ces choix, quelle rénovation démocratique devons-nous mettre en œuvre, au niveau local, au niveau national ? A l’autre bout du spectre territorial, alors que le défi climatique impose des décisions essentielles à l’échelle internationale, comment parvenir à une gouvernance mondiale plus démocratique ?

Intervenants confirmés : 

Hervé Kempf, journaliste, rédacteur en chef et directeur de publication de Reporterre
Cyril Lage, co-fondateur de Démocratie Ouverte
Sophia Mappa, psychanalyste, professeure honoraire et consultante internationale
Lucile Schmid, Fondation de l’écologie politique

Conclusion (19h30-20h)
Catherine Larrère, philosophe de l’environnement
 

 

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