Le Rassemblement national, un échec aux municipales

Dans le cadre du dossier que la Fondation consacre au décryptage du premier tour des élections municipales du 15 mars dernier – alors que le Premier ministre vient d’annoncer la tenue du second le 28 juin prochain –, Émeric Bréhier et Sébastien Roy démontrent en quoi les résultats du Rassemblement national peuvent être considérés comme un échec pour la formation de Marine Le Pen.

Il y a un mystère tout de même lors de ces dernières élections municipales. Alors que l’ensemble des enquêtes d’opinion n’ont de cesse de montrer que Marine Le Pen et le Rassemblement national (RN) apparaissent comme l’une des principales forces opposition, sinon la première, au locataire actuel de l’Élysée, et que les dernières élections européennes avaient été très satisfaisantes pour ce parti politique, les résultats obtenus par les listes présentées le 15 mars dernier ont été très décevants. Conclusion contre-intuitive tant les scores obtenus par les maires sortants, membres ou proches, du parti d’extrême droite ont été marquants. Et pourtant, lorsque l’on se penche sur les résultats des villes de plus de 10 000 habitants, la sanction apparaît crûment : si le RN est bien une force nationale, il échoue à devenir une formation ancrée dans les municipalités les plus importantes du pays.

Premier élément donc, les maires sortants élus sous l’étiquette du FN en 2014 ont tous été réélus dès le premier tour, ou sont en bonne place pour l’être, lors d’un second tour estival, si tant est que ce second tour se tienne bien en juin prochain. Plus encore, les maires sortants du FN-RN, ou proches d’eux, voient tous leurs scores fortement progresser. Ainsi, à Hayange, Fabien Engelmann passe de 30,4% à 63,14% des suffrages exprimés ; à Villers-Cotterêts, Franck Briffaut passe de 32,04% à 53,47% ; à Hénin-Beaumont, Steeve Briois de 50,25% à 74,21% ; à Beaucaire, Julien Sanchez de 32,84% à 59,51% ; à Béziers, Robert Ménard de 44,88% à 68,74% ; à Fréjus, David Rachline de 40,3% à 50,61% ; au Pontet, Joris Hébrard de 34,65% à 57,21%. À Mantes-la-Ville, le maire sortant augmente de 50% son score passant de 21,65% à 33,72%, à Cogolin, Marc-Étienne Lansade échoue de peu au premier tour avec 47,5% contre 39,03% en 2014 et Pascal Verrelle au Luc plafonne à 37,96%. Les Bompard sont eux-mêmes, malgré un recul à relever, par ailleurs, en situation de force à Orange (47,6% pour Jacques Bompard contre 59,82% en 2014) comme à Bollène (44,74% pour Marie-Claude Bompard contre 49,34% six ans auparavant).

Toutefois, derrière ces bons résultats, c’est plutôt l’échec qui prédomine. Certes, avant même les élections, la direction nationale du Rassemblement national n’avait de cesse de mettre en avant un choix plus sérieux de ses candidatures, ce qui ne pouvait que conduire à une moindre présence sur le terrain. Mais, ceci entendait un second élément : ces éléments mieux choisis, plus sérieux, obtiendraient de meilleurs scores. À l’évidence, par rapport à 2014, le recul du maillage municipal du Rassemblement national est sensible : 262 listes dans les villes de plus de 10 000 habitants contre 369 en 2014. Soit une diminution de 40% ! Bien sûr, cette baisse n’est pas équivalente sur l’ensemble du territoire.

  • En Bourgogne-France-Comté, 8 listes en 2020 contre 11 en 2014 sur 24 villes. Relevons ici toutefois que dans 4 communes, le FN présent en 2014 est absent en 2020 et non des moindres – Belfort (12,02%), Montbéliard (16,22%) et Auxerre (9,76%) –, par contre il est présent dans la ville de Beaune (6,69%) et progresse à Mâcon, mais à des niveaux ne lui permettant pas de se maintenir au second tour (8,46%).
  • En Bretagne, la présence du RN se renforce quelque peu avec 11 listes contre 9 en 2014 sur les 37 villes de la région. Ainsi, dans trois villes, le Rassemblement national présente des listes où cette offre politique était absente six ans plus tôt (Dinan, Concarneau et Vitré) sans pour autant que les résultats ne soient là puisque, dans aucune d’entre elles, il ne parvient à dépasser les 7% des suffrages exprimés. Enfin, il est, cette fois-ci, de la bataille électorale de Morlaix.
  • En Centre-Val de Loire, sur les 34 communes de plus de 10 000 habitants, le FN avait présenté 14 listes en 2014 contre 8 en 2020. S’il est présent cette fois-ci dans la commune de Vernouillet où il obtient plus de 13% des suffrages, il est absent dans 7 communes (Vierzon, Chartres, Joué-lès-Tours, Blois, Vendôme, Châlette-sur-Loing et Amilly) où il avait pourtant souvent obtenu de bons résultats.
  • En Corse, présent à Ajaccio en 2014 (8,3% des suffrages), il est, cette fois-ci, absent des trois principales villes de l’Île de beauté.
  • Dans la région Grand-Est, il présente 23 listes contre 28 sur les 66 villes. Mais, là aussi, avec des variations notables. Ainsi est-il absent de 9 villes en 2020 où pourtant il était présent en 2014 (Charleville-Mézières, Sedan, Saint-André-les-Vergers, Châlons-en-Champagne, Pont-à-Mousson, Bar-le-Duc, Saint-Avold, Marly et Illzach) et où il avait réuni à chaque fois entre près de 14% et 33% des suffrages. À l’inverse, il est présent dans 4 nouvelles communes : Reims (11,84%), Stiring-Wendel (31,45%), Woippy (14,61%) et Erstein (17,15%). Enfin, il progresse faiblement à Épernay, passant de 13,9% à 14,5%.
  • Dans les Hauts-de-France, 49 listes sont présentées aux suffrages, contre 56 six ans plus tôt, sur 104 communes. Mais, là aussi, derrière cette relative stabilité à un niveau élevé, des évolutions importantes se glissent. Ainsi le Rassemblement national est-il absent de 18 des 56 villes où le FN était présent en 2014, notamment Neuville-en-Ferrain (21,54% en 2014), Gravelines (19,47%), Mons-en-Barœul (158,19%), Sin-le-Noble (23,69%), Auchel (25,39%), Outreau (25,48%), etc. À l’inverse, il est présent dans 11 nouvelles communes avec des résultats souvent probants : comme à Tergnier (20,63%), à Aniche (17,05%), à Douchy-les-Mines (28,25%), à Denain (30,69%), même si dans cette commune l’échec du député RN est représentatif d’une fournée municipale décevante pour le parti d’extrême droite. Une déception qui n’empêche évidemment pas des progressions dans 8 villes des Hauts-de-France, notamment Hénin-Beaumont (de 50,25% à 74,21%), Montigny-en-Gohelle (de 28,86% à 38,02%), Villers-Cotterêts (32,04% à 53,47%).
  • En Île-de-France, déjà fort peu présent, le FN s’effondre en présentant 16 listes contre 57 six ans plus tôt sur les 255 communes de plus de 10 000 habitants. Dans 45 communes, il ne présente plus de listes, lorsqu’il se présente seulement dans 3 nouvelles (Clichy, Villepinte et Arnouville) avec des résultats décevants. Et il ne progresse de 2014 et 2020 que dans la commune de Mantes-la-Ville où le maire sortant est issu de ses rangs (21,65% à 33,72%).
  • En Nouvelle-Aquitaine également, le bilan est maigre avec seulement 19 listes (contre 27 en 2014) sur 165 possibles. Il est absent de 9 villes en 2020 où pourtant il avait participé aux joutes électorales parmi lesquelles Dax (10,61%), Agen (16%) ou même Limoges (16,95%). À l’inverse, il est présent dans la petite commune de Buxerolles dans le département de la Vienne (7,6%). De même, son influence électorale ne croît que, et encore fort modestement, dans les villes de Pau (6,93% contre 6,75%) et de Libourne (12,45% contre 12,29%). Même la Gironde, qui avait été une terre où les « gilets jaunes » furent très actifs, l’influence et la présence des troupes frontistes s’amenuisent.
  • En Normandie, ce ne sont que 15 listes estampillées RN contre 20 en 2014 sur les 38 villes. Là aussi, le RN se présente dans 10 villes de moins que le FN en 2014, notamment à Lisieux (10,4%), Déville-lès-Rouen (25,43%), Canteleu (20,53%), ou bien encore Caudebec-lès-Elbeuf (17,46%). À l’inverse, il parvient à présenter des listes à Vire (6,85%), Gisors (9,73%), Val-de-Reuil (10,29%) et Le Grand-Quevilly (20,23%). Enfin, il ne progresse que dans la ville de Sotteville-lès-Rouen (l’ancienne mairie de Pierre Bourguignon, dirigée par Luce Pane, en ballottage favorable) en passant de 13,85% à 14,68% des suffrages exprimés.
  • En Occitanie, si l’heure est globalement à la stabilité (28 contre 30 sur les 61 communes), le RN est absent dans 10 villes où le FN était actif en 2014, notamment Pamiers (14,37%), Lézignan-Corbières (25,4%), Pont-Saint-Esprit (19,18%), Sète (14,38%), Canet-en-Roussillon (20,78%). À l’inverse, il est présent à Saint-Cyprien (22,73%), à Tarbes (7,14%), Cahors (5,16%), Limoux (17,7%), au total dans 5 communes. Enfin, il progresse notablement dans le Gard : à Beaucaire, avec le maire sortant Julien Sanchez (de 32,84% à 59,51%), à Bagnols-sur-Cèze (de 24,42% à 28,28%) et surtout à Vauvert (de 32,61% à 43,08%) où le maire sortant socialiste, Jean Denat, déjà battu aux dernières départementales de 2015 (il était alors le président du conseil départemental), premier secrétaire fédéral du Parti socialiste, est en ballottage difficile. Autre commune pouvant être emportée par le RN, la commune de Moissac, dans le Tarn, où la liste soutenue passe de 19,86% à 47,03%. Sans omettre évidemment la ville de Béziers où Robert Ménard est réélu dès le premier tour avec 68,74% des suffrages exprimés contre 44,88% en 2014. 
  • Dans les Pays de la Loire (9 en 2014 comme en 2020 sur les 49 communes), la stabilité dans un environnement assez faible est également de mise. Le Rassemblement national n’est absent que dans une seule ville où le FN était présent en 2014 (La Roche-sur-Yon) et n’est présent qu’à Saint-Hilaire-de-Riez. 
  • En Auvergne-Rhône-Alpes, l’implantation du RN s’affaisse notablement, passant de 36 villes avec des listes soutenues à 22 en mars dernier. Il n’a pas présenté de liste dans 18 villes, et non des moindres : Limoges (16,95%), Montélimar (18,04%), Romans-sur-Isère (18,8%), Roanne (15,57%), Villefranche-sur-Saône (17,28%), Bron (15,97%), Aix-les-Bains (15,33%). À l’inverse, dans 3 communes, il participe à la bataille électorale : Décines-Charpieu (8,85%), Villefontaine (il s’agit là d’une liste d’extrême droite et non pas officiellement du RN, 5,41%) et Sallanches (4,65%). Il ne parvient, enfin, à maintenir ses scores qu’à Bourgoin-Jallieu et à progresser légèrement à Givors (22,84% contre 20,75%).
  • En Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), enfin, la présence s’affaisse quelque peu avec 55 listes contre 69 en 2014, sur les 86 communes. Indéniablement, et depuis longtemps, c’est une zone de force du Front national mais, pourtant, dans 14 communes, le RN n’est pas en mesure de présenter une liste en 2020, contrairement à 2014. Et, là aussi, ce ne sont pas des villes où le FN n’avait pas réalisé de bons scores : Cannes (14,77%), Menton (22,35%), Vence (15,09%), Châteaurenard (21,92%), Draguignan (22,7%), Brignoles (37,54%). Et il ne parvient à mettre en place des listes que dans 3 villes où le FN était absent : Berre-l’Étang (8,68%), Châteauneuf-les-Martigues (9,59%) et Plan-de-Cuques (13,32%). Toutefois, il progresse plus ou moins fortement dans 12 communes où il est présent en 2020 comme en 2014. Parmi celles-ci, retenons Beausoleil (de 19,42% à 29,04%), Tarascon (de 35,77% à 39,23%), Cogolin (même si la tête de liste n’est pas encartée au RN, il passe de 39,03% à 47,5%), sans oublier les scores des deux maires sortants du FN à Fréjus (50,61% contre 40,3% six ans plus tôt), Le Luc (37,96% contre 36,94%) et Le Pontet (57,21% contre 34,65%).

Si cet affaissement, évident, de la présence du Front national dans les communes les plus importantes a correspondu à une stratégie visant à concentrer ses forces dans les villes les plus susceptibles de lui permettre de bons résultats, alors force est de constater qu’elle se solde par un échec sévère. La chute des scores des listes FN-RN entre 2014 et 2020 est globale et se vérifie ainsi dans – presque – toutes les villes de plus de 10 000 habitants, nonobstant celles où, comme vu plus haut, les maires sortants étaient du parti de Marine Le Pen. Et ceci se vérifie dans l’ensemble du territoire et dans toutes les régions. Même celles où l’implantation du FN-RN est ancienne comme la région PACA ou les Hauts-de-France.

  • En Bourgogne-Franche-Comté, le FN-RN ne présente que 6 listes dans les mêmes villes en 2014 et en 2020. Parmi elles, il perd 47% des voix à Dijon (6,75% contre 12,7%) et 38% à Besançon (7,21% contre 11,76%).
  • En Bretagne, le FN-RN ne présente que 8 listes dans les mêmes villes en 2014 et en 2020. Il perd 46% de ses voix à Quimper (4,5% contre 8,41%), 49% à Rennes (4,21% contre 8,37%) et 52% à Lorient (7,03% contre 14,78%).
  • Dans le Grand Est, le FN-RN présente 19 listes dans les mêmes villes en 2014 et en 2020. Il perd néanmoins massivement des voix, y compris dans des zones de force : Mulhouse -45% (12,08% contre 21,85%), Metz -45% (11,79% contre 21,31%), Nancy -46% (3,71% contre 6,91%), Reims -65% (5,5% contre 16,01%), Vitry-le-François -65% (12,05% contre 23,7%), Forbach -69% (de 35,94% à 4,31% pour la liste RN auxquels on doit ajouter les 9,79% obtenus par Florian Philippot, l’ancien numéro deux du parti de Marine Le Pen), Strasbourg -43% (6,27% contre 10,94%) et Épinal -69% (4,67% contre 15%).
  • Dans les Hauts-de-France, si le FN-RN parvient à présenter 38 listes dans les mêmes villes en 2020 qu’en 2014, les chutes n’en sont pas moins sévères dans un certain nombre d’entre elles. Ainsi, à Béthune -43% (7,02% contre 12,27%), Liévin -41% (15,97% contre 26,86%), Crépy-en-Valois -50% (7,44% contre 14,84%), Noyon -33% (17,8% contre 28,32%), Armentières -62% (7,78% contre 20,62%), Lille -60% (6,85% contre 17,15%), Tourcoing -52% (8,4% contre 17,51%), Roubaix -54% (8,9% contre 19,31%) ou encore Soissons -46% (8,63% contre 15,93%).
  • En Île-de-France, l’effacement est, là aussi, confirmé par la faiblesse des scores rencontrés par les seules 13 listes – sur 255 communes – que le RN-FN parvient à présenter aux suffrages tant en 2014 qu’en 2020. Ainsi, à Chelles, la chute est de 70% (5,72% contre 19,39%), aux Mureaux de 70% (6,06% contre 20%), à Courbevoie de 49% (3,74% contre 7,37%), à Noisy-le-Grand de 78% (3,08% contre 13,77%), au Plessis-Trévise de 54% (7,47% contre 16,22%).
  • En Normandie, le RN-FN présente 11 listes en 2020 dans des villes où le FN était déjà présent en 2014. Mais, là aussi, les baisses sont significatives : Rouen -49% (6,78% contre 13,37%), Le Havre -45% (7,31% contre 13,42%), Argentan -61% (7,59% contre 19,69%), Évreux -46% (8,06% contre 14,84%).
  • En Nouvelle-Aquitaine, c’est dans 18 villes que le Rassemblement national parvient à être présent en 2020, à l’instar du FN six ans plus tôt. Mais la chute est tout aussi massive : Poitiers (5,7% contre 11,97%), Villeneuve-sur-Lot (15,33% contre 26%), Floirac (10,11% contre 19,19%), Bègles (6,32% contre 12,15%), Cognac (7,53% contre 16,39%).
  • En Auvergne-Rhône-Alpes, la stabilité est plus importante puisque le Rassemblement national est présent dans 19 villes où le FN avait présenté des listes six ans plus tôt. Mais l’effondrement électoral est tout aussi flagrant : Lyon -56%, Valence -50%, Villeurbanne, Clermont-Ferrand -53%, Annecy -46%.
  • En Occitanie, on relève, bien sûr, une présence significative (21 villes où le RN parvient à être présent comme le FN en 2014), toutefois les chutes sont tout aussi éclatantes : -42% à Castres, -65% à Montpellier, -47% à Toulouse, -54% à Saint-Gilles (Gilbert Collard y avait obtenu 42,57% des suffrages en 2014), -34% à Nîmes.
  • Dans les Pays de la Loire, si le RN se maintient dans 8 des villes de 2014, la diminution de ses performances électorales est tout aussi massive : -42% à Nantes, -44% à Saint-Nazaire, -60% au Mans, -33% aux Sables-d’Olonne.
  • Enfin, dans la région PACA, se confirme la bonne tenue du maillage militant et sympathisant puisque le RN est présent dans 52 villes dans lesquelles le FN avait présenté des listes six ans plus tôt. Mais, là aussi, on enregistre des résultats en nette diminution dans nombre de villes : Sorgues -70%, La-Seyne-sur-Mer -45%, Aix-en-Provence -47%, Arles -65%, La Ciotat -41% ou encore Grasse -61%.

Ultime élément de preuve de cet affaissement électoral : alors qu’en 2014 sur les 369 listes présentées, 317 (85,9%) avaient dépassé les 10% des suffrages obtenus lors du premier tour, permettant ainsi de se qualifier pour le second tour (si celui-ci était nécessaire), ce n’est plus le cas que dans 136 (51,9%) des 262 communes en 2020 où le Rassemblement national participe aux joutes électorales.

Au final, ces municipales, en tout état de cause le premier tour qui s’est tenu dans ces étranges conditions que l’on sait (dont le maintien était réclamé avec force, notamment par les responsables nationaux du Rassemblement national, et pas qu’eux…), n’ont pas été le grand cru que Marine Le Pen et son entourage pouvaient espérer. Bien sûr, et c’est déjà notable, les maires élus sous l’étiquette Front national ou proche de lui ont tous été réélus ou sont en ballottage très favorable. Bien évidemment, quelques communes – rares néanmoins – peuvent également basculer au soir du second tour le 28 juin prochain. Toutefois, au-delà de ces vérités apparentes, et néanmoins factuelles, il n’en reste pas moins que le maillage du territoire a été en 2020 pour ces municipales bien plus fragiles qu’en 2014. Il n’en reste pas moins non plus que dans les communes où le Rassemblement national a présenté des listes comme le Front national en 2014, les résultats ont été, dans la plupart des cas, en net repli et loin des espérances de la direction nationale. Aussi, alors que le paysage politique national est, dans une certaine mesure, structuré par l’opposition entre le parti présidentiel et celui de l’opposante au second tour de l’élection présidentielle d’Emmanuel Macron, le paysage politique local ressemble à s’y méprendre au système politique qui prévalait avant la dernière élection présidentielle. Le Rassemblement national comme La République en marche ne parviennent pas à imposer leurs forces propulsives nationales sur le plan municipal.

 

Région

Listes en 2014

Listes en 2020

Villes seulement 2020

Villes seulement 2014

Villes 2020 et 2014

Villes en progression

Villes en diminution

Bourgogne-France-Comté

11

8

1

4

7

2

5

Bretagne

9

11

3

1

8

0

8

Centre-Val de Loire

14

8

1

7

7

0

7

Grand Est

28

23

4

9

19

1

18

Hauts-de-France

56

49

11

18

38

8

30

Île-de-France

57

16

3

45

13

1

12

Normandie

20

15

4

10

11

1

10

Nouvelle-Aquitaine

27

19

1

9

18

2

16

Auvergne-Rhône-Alpes

36

22

3

18

19

2

17

Occitanie

30

28

5

10

21

7

14

Pays de Loire

9

9

1

1

8

0

8

PACA

69

55

3

17

52

12

40

Corse

1

0

0

1

0

0

0

 

 

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