Jean Le Garrec, une vie à gauche

C’est avec beaucoup de tristesse que j’apprends le décès de Jean Le Garrec, compagnon de tous les combats, fidèle toute sa vie aux valeurs du socialisme et de la gauche. Hommage et reconnaissance.

Un homme de gauche nous a quittés. Défenseur des travailleurs depuis les débuts de son parcours politique, riche d’une expérience d’élu à tous les niveaux, Jean Le Garrec avait tout au long de sa vie fait la preuve de la sincérité d’engagements militants qui n’ont rien perdu de leur actualité.

Né le 9 août 1929 dans le Morbihan, Jean Le Garrec s’est rapproché de Michel Rocard et du PSU dans les années 1970, avant de rejoindre le Parti socialiste en 1974 suite à l’appel lancé par François Mitterrand pour unifier la gauche et conquérir le pouvoir. La victoire obtenue, c’est au sein de plusieurs ministères qu’il exerce ses compétences dans les gouvernements de Pierre Mauroy et de Laurent Fabius : de 1981 à 1986, il est en charge successivement des nationalisations, de l’emploi, de la planification nationale et régionale et de la fonction publique. Mais il ne cesse d’être un élu au plus proche des citoyens : fidèle au Nord-Pas-de-Calais, il est député du Nord de 1981 à 1993 puis de 1997 à 2007, président du groupe socialiste et conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais de 1992 à 2004. Au sein de l’Assemblée, son expertise est précieuse et reconnue : président de la commission des Finances de 1992 à 1993, président de la commission des Affaires culturelles, familiales et sociales de 1998 à 2002, il est vice-président de l’Assemblée nationale de 2002 à 2005. Homme de combat, résolument ancré à gauche, il occupe de nombreux postes à la direction du Parti socialiste de 1974 à 2002, et devient secrétaire national du Parti socialiste de 1994 à 1997.

La Fondation Jean-Jaurès perd également l’un de ses grands serviteurs : Jean Le Garrec en est pendant plus de vingt ans administrateur, toujours force de propositions, toujours ouvert au dialogue, toujours prêt à aller à la rencontre de nos partenaires internationaux. Chacun à la Cité Malesherbes se souviendra de son esprit vif, de ses convictions fortes et de son sourire chaleureux. Le Conseil d’administration et toute l’équipe de la Fondation s’associent à la douleur de sa famille.


Parmi ses contributions à la Fondation Jean-Jaurès, Jean Le Garrec avait publié, avec Corinne Bord et Pierre Larrouy, la note Une économie cohésive pour sauver l’Europe sociale en décembre 2008 et participé au colloque Socialisme et capitalisme (qui avait donné lieu à la publication coordonnée par Daniel Cohen : Le socialisme à l’épreuve du capitalisme, Fondation Jean-Jaurès/Fayard, avril 2012).

Du même auteur

Sur le même thème