Hillary Clinton a-t-elle des chances d’être la candidate démocrate aux élections présidentielles américaines de 2016 ? Et quel Républicain affrontera-t-elle ? A deux mois des élections de mi-mandat, Frédéric Micheau analyse les ressorts de l’opinion dans les deux camps.
Après ses espoirs déçus de 2008, Hillary Clinton peut enfin espérer accéder à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle de 2016 – Barack Obama ne pouvant se représenter une troisième fois, selon le 22ème amendement de la Constitution des Etats-Unis d’Amérique. L’ancienne première dame sous la présidence de Bill Clinton (1992-2000) fait figure de favorite non seulement pour la primaire démocrate mais aussi dans les intentions de vote à l’élection présidentielle de 2016.
Si les investitures pour l’élection présidentielle revenaient bien souvent par tradition au vice-président, ce n’est plus le cas aujourd’hui. En effet, Joe Biden semble se détourner, comme le Républicain Dick Cheney en son temps, de l’investiture de son parti compte tenu de son âge avancé : il aura 76 ans en 2016, ce qui ferait de lui le président élu pour un premier mandat le plus âgé de toute l’histoire des Etats-Unis.
L’ancienne sénatrice de New York, créditée de 62 % des intentions de vote des sympathisants démocrates dans les sondages, devance de 50 points le vice-président Joe Biden (12 %). De même, Hillary Clinton n’a pas à craindre d’autres candidatures au sein du Parti démocrate. Le nom d’Elizabeth Warren est souvent évoqué, mais la sénatrice du Massachussetts n’est créditée que de 7 % des intentions de vote chez les sympathisants.
Le Parti républicain quant à lui souffre de ses divisions internes. En effet, nul ne peut prédire qui sera investi pour l’élection présidentielle, tant les candidats sont nombreux et les écarts d’intention de vote faibles. Environ le quart des électeurs républicains ne serait pas en mesure de faire un choix pour le candidat qui se présentera sous la bannière du Grand Old Party.
Le gouverneur du New Jersey, Chris Christie, fut temporairement le plus à même de rassembler l’électorat républicain avec 24 % des intentions de vote en novembre 2013. Mais suite à une affaire politique qui a fait scandale, il a chuté lourdement à 9 %. Deux autres candidats le devancent à 12 % : l’ancien colistier de John McCain, Paul Ryan, et l’ancien gouverneur de l’Arkansas, Mike Huckabee, proche de l’aile conservatrice et religieuse du parti.
De nombreux autres concurrents peuvent être cités comme Rick Perry et Rick Santorum qui ont tous deux eu un temps la place de favoris durant les primaires de 2012 avant de chuter. Le sénateur du Kentucky Rand Paul, libertarien et membre influent du Tea Party, et Jeb Bush, l’ancien gouverneur de Floride et frère de George W. Bush, sont deux prétendants à prendre au sérieux. Jeb Bush, par son positionnement modéré, est courtisé par les anciens donateurs de Mitt Romney.
Même si Hillary Clinton est dans une position très privilégiée à la fois pour les primaires Démocrates mais aussi pour la présidentielle de 2016, elle devra faire face à de nombreux dangers d’ici là. D’abord les midterm elections de novembre 2014, puis la campagne présidentielle dans un contexte politique difficile pour le président Obama.