Le syndicalisme européen face à l’extrême droite : la stratégie des organisations françaises et allemandes

Quelles stratégies et actions les syndicats européens ont-ils menées pour lutter contre l’extrême droite ? Pourquoi des initiatives prises par un syndicat dans un pays en particulier ne sont-elles pas portées à la connaissance de leurs homologues ailleurs en Europe ? Pour en débattre, la Fondation Jean-Jaurès et le bureau parisien de la Fondation Friedrich-Ebert réunissent des spécialistes français et allemand lors d’une rencontre publique.

Cette rencontre, présentée par Jean Grosset, directeur de l’Observatoire du dialogue social de de la Fondation Jean-Jaurès, et Thomas Manz, directeur du bureau de Paris de la Fondation Friedrich-Ebert, réunit :

  • Sophie Bose, sociologue à l’Institut Else-Frenkel-Brunswik pour la recherche sur la démocratie, Université de Leipzig, autrice de Le syndicalisme face au populisme de droite (Fondation Friedrich-Ebert),
  • Michel Noblecourt, journaliste au Monde,
  • Nihat Öztürk, membre de la direction de l’association syndicale Gelbe Hand, ancien dirigeant d’IG Metall,

et est animée par Isabelle Moreau, directrice de la rédaction Pôle social à l’Agence AEF.

Profitant d’un mouvement de banalisation généralisée, l’extrême droite est en position de force en Europe. Celle-ci s’est fondue dans nos institutions démocratiques et est en train d’en changer la pratique, quand, dans certains pays, c’est la nature de celles-ci qui est directement attaquée. Pour le monde du travail, le danger qu’elle représente est désormais identifié : érosion des solidarités entre les travailleurs, restriction de leurs droits, affaiblissement de la démocratie sociale dans l’entreprise et attaque frontale contre les organisations syndicales elles-mêmes.

Face à la menace, de nombreux syndicats tentent pourtant de réagir, à des degrés divers : certains mettent en place des programmes de formation et de gestion de crise, d’autres prennent position dans le débat public, d’autres encore essaient de remobiliser leurs ressources internes pour limiter la progression des idées populistes et xénophobes au sein même des entreprises. Sur bien des aspects, les organisations syndicales européennes font face aux mêmes défis et aux mêmes dilemmes. 

Or, il semble dommageable que la connaissance de ces différentes actions, qui pourraient constituer la base d’une stimulation réciproque essentielle, ne franchissent quasiment jamais les frontières nationales. C’est partant de ce postulat que la Fondation Friedrich-Ebert (FES) a publié une série de notes sur les stratégies et les actions entreprises par les syndicats de quatorze pays européens pour lutter contre l’extrême droite dans leur pays respectif. Elle constitue une base d’échange d’informations et de pratiques à destination des différents syndicats européens eux-mêmes. La synthèse de ces études a été présentée au congrès de la CES, le 25 mai 2023 à Berlin. 

Souhaitant offrir à ce travail d’analyse une déclinaison franco-allemande, le bureau de Paris de la FES et l’Observatoire du dialogue social de la Fondation Jean-Jaurès ont décidé d’organiser une conférence à Paris pour y présenter les résultats des études des cas français et allemand, dans le fil des conclusions du congrès de la CES.

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