Comment raviver démocratie quand la société française s’enfonce dans la défiance ? En donnant la parole aux « invisibles », répond Pierre Rosanvallon. Pour la Cité des livres, il débat de son projet « Raconter la vie » et de son ambition, exposée dans son dernier essai, interrogé par Eric Le Boucher.
Le projet « Raconter la vie », dont cet essai constitue le manifeste, a l’ambition de contribuer à sortir de cet état inquiétant qui mine la démocratie et décourage les individus. Pour remédier à cette mal-représentation, il veut former, par le biais d’une collection de livres et d’un site internet participatif, l’équivalent d’un Parlement des invisibles. Il répond ainsi au besoin de voir les vies ordinaires racontées, les voix de faible ampleur écoutées, la réalité quotidienne prise en compte. L’entreprise « Raconter la vie » ouvre un espace d’expérimentation sociale et politique, autant qu’intellectuelle et littéraire.
Pierre Rosanvallon est professeur au Collège de France. Il a publié de nombreux ouvrages sur l’histoire de la démocratie et ses métamorphoses contemporaines, dont notamment La société des égaux (Points-Seuil, 2013), La légitimité démocratique. Impartialité, réflexivité, proximité (Points-Seuil, 2010) et La contre-démocratie. La politique à l’âge de la défiance (Points-Seuil, 2006). Il contribue aussi à animer un débat public informé, en dirigeant notamment la collection de la République des idées et le site La Vie des idées. Il est le fondateur du projet « Raconter la vie ».
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