Télétravail, pratiques syndicales et sociabilités au travail

Si la pratique du télétravail a connu une croissance inédite lors de la crise sanitaire liée au Covid-19, les salariés continuent aujourd’hui d’y avoir recours. Qu’en est-il de ses incidences sur les collectifs et les sociabilités au travail ? Au-delà des risques, notamment d’isolement, qu’il fait courir aux salariés, comment le télétravail affecte-t-il le travail en équipe et les organisations syndicales ? À partir des résultats d’une enquête auprès de l’ensemble des adhérents de la branche Banque Assurance de la CFDT, les sociologues Sophie Louey, Jérôme Pelisse et Henri Bergeron analysent l’ambivalence d’une pratique devenue un enjeu central de la relation salariale, du dialogue social et de la dimension collective de nombreuses activités de travail.  

Les auteurs :

Sophie Louey est sociologue, postdoctorante à la chaire Transformation des organisations et du travail de Sciences Po. Elle est membre associée du Centre de sociologie des organisations à Sciences Po, du Centre d’études de l’emploi et du travail au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) ainsi que du Centre universitaire de recherche sur l’action publique et le politique à l’université de Picardie Jules-Verne. Elle est notamment coautrice avec Henri Bergeron et Jérôme Pélisse d’un rapport sur les effets du télétravail sur les collectifs au travail : Télétravail, organisation et pratiques syndicales dans les services : une mise à l’épreuve des collectifs au travail ? (IRES-CFDT, 2023).

Jérôme Pélisse est sociologue, professeur à Sciences Po Paris, chercheur au Centre de sociologie des organisations. Spécialiste des relations professionnelles, il a publié plusieurs ouvrages et articles sur les conflits du travail, les négociations ou l’histoire d’organisations syndicales, comme La lutte continue ? Les conflits du travail dans la France contemporaine (avec Sophie Béroud, Guillaume Desage et Baptiste Giraud, aux éditions du Croquant, 2008) ; Sociologie d’un syndicalisme catégoriel : la CFE-CGC ou la fin d’une exception ? (avec Élodie Béthoux, Guillaume Desage et Arnaud Mias, aux éditions Armand Colin, 2013) ; La CGT (1975-1995). Un syndicalisme à l’épreuve des crises (avec Sophie Béroud, Elyane Bressol et Michel Pigenet, aux éditions de l’Arbre bleu, 2019) ou encore Un dialogue social sous contrôle (avec Baptiste Giraud, à paraître en2024).

Henri Bergeron est sociologue, directeur de recherche au CNRS au Centre de sociologie des organisations à Sciences Po, directeur de l’Executive Master of public affairs et titulaire de la chaire Transformation des organisations et du travail de Sciences Po. Il est notamment l’auteur, avec Olivier Borraz, Patrick Castel et François Dedieu, de Covid-19 :une crise organisationnelle (Presses de Sciences Po, 2020) et, avec Constance Nathanson, de The social production of crisis: blood politics in France and in the US (Oxford University Press, 2023).


Cette note s’inscrit dans le cadre d’une réflexion menée, en partenariat avec la CFDT, au sein d’un comité d’experts en sciences humaines et sociales composé de Henri Bergeron, sociologue, Patrick Boucheron, historien, Patrick Castel, sociologue, Laurence Devillairs, philosophe, Serge Hefez, psychiatre, Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale, Élise Huillery, économiste, Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, Jérémie Peltier, co-directeur général de la Fondation Jean-Jaurès, et Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, anthropologue.

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