Face aux événements politiques historiques du Maghreb et du Moyen-Orient, Gérard Fuchs appelle la gauche européenne à exprimer fortement et efficacement sa solidarité : une nécessité pour la réussite des transitions démocratiques en Egypte ou en Tunisie et un besoin pour les combats en cours dans les autres pays de la région.
Face aux événements politiques historiques auxquels nous assistons au Maghreb et au Moyen-Orient, Gérard Fuchs, directeur du secteur international de la Fondation Jean-Jaurès, propose son analyse des « printemps arabes », en soulignant combien la gauche européenne en général et la gauche française en particulier devraient apporter activement et efficacement leur soutien à ces changements, tout comme à leurs acteurs démocrates et progressistes.
Si la Fondation Jean-Jaurès soutient activement le travail mené par son partenaire tunisien, le FDTL (Forum démocratique pour le travail et les libertés), dirigé par Mustapha Ben Jaafar, elle entend élargir, avec d’autres partenaires de gauche européenne (le Parti socialiste français, le Parti socialiste européen, etc.), ce soutien à d’autres pays de la région.
Après avoir établi un parallèle entre les événements actuels et la chute du mur de Berlin dans leur dimension historique et leurs incidences géopolitiques, Gérard Fuchs rappelle utilement la situation en Algérie, en 1991 : après l’arrêt brutal du processus électoral, à la suite du premier tour des élections législatives qui avait placé le FIS (Front islamique du salut) largement en tête et rendu sa victoire inéluctable, nombre de dirigeants européens – dont les autorités françaises, malgré d’importants débats au sein de la gauche alors au pouvoir – avaient préféré le statu quo politique et choisi le soutien au régime en place comme rempart contre la « menace » islamiste et garant du sacro-saint principe de la stabilité politique. Cette approche politique allait se généraliser à l’ensemble des régimes de la région jusqu’aux récentes révolutions égyptienne et tunisienne.
Après un rapide rappel des similitudes et distinctions – déjà largement commentées ailleurs – entre les différents régimes arabes, Gérard Fuchs met en avant le dynamisme et le courage des acteurs de ces révolutions, s’appuyant sur différentes anecdotes révélatrices, ainsi que le rôle important des NTIC.
Il s’interroge enfin plus longuement sur le soutien que pourrait et devrait apporter la gauche française et européenne à ces mouvements. Comment soutenir les printemps arabes ? Une stratégie bien définie, fondée sur des priorités bien expliquées, est nécessaire. Les « sujets qui fâchent » devraient être abordés et traités sans tabou et ainsi faire l’objet de propositions claires, volontaire et assumées. Gérard Fuchs pense ainsi aux questions liées à l’immigration, à internet en particulier et aux NTIC en général et à leur censure, mais aussi aux revendications sociales, sujet légitime et essentiel lié à la problématique des investissements étrangers et à celle des délocalisations.
En réponse au courage des acteurs de ces évènements historiques, la gauche doit affirmer avec force sa solidarité.