Cet ouvrage nécessaire, nous dit Michaël Delafosse dans sa préface, met en lumière la situation actuelle du corps enseignant en France aujourd’hui, en dressant un panorama objectif, basé sur des chiffres parlants. Il doit, selon lui, amener les enseignants à être fermes dans leur mission : s’accommoder avec les principes, c’est déjà renoncer un peu, c’est faire reculer la République et la liberté. Il rappelle que les enseignants doivent porter haut les valeurs de la République, se dresser comme un rempart contre l’obscurantisme et faire corps, pour lutter efficacement, ensemble, et être à la hauteur de notre époque.
Table des matières
Préface : De la nécessité de faire corps, par Michaël Delafosse
Introduction
Les enseignants : une population culturellement moins homogène aujourd’hui
Prof, un métier comme un autre ?
Les enseignants, la religion et la laïcité
Les enseignants face à la question religieuse
Conclusion
L’auteur
Iannis Roder est est professeur d’histoire-géographie dans un collège à Saint-Denis (93). Il est aussi responsable des formations au mémorial de la Shoah, directeur de l’Observatoire de l’éducation de la Fondation Jean-Jaurès, et membre du conseil des sages de la laïcité
Avec le concours de Jérôme Fourquet, François Kraus et Jérémie Peltier.
Pour commander ce livre directement auprès de la Fondation Jean-Jaurès, contactez l’accueil par téléphone au 01 40 23 24 00 ou envoyez un mail à boutique@jean-jaures.org
Transmettre, voilà ce qui guide mon engagement en tant que professeur d’histoire-géographie. Maire de Montpellier élu en 2020, j’ai tenu à garder une charge d’enseignement et je poursuis ainsi mes cours auprès d’élèves de quatrième. Cette nécessaire mission de transmission accompagne l’éveil des consciences et permet d’offrir aux élèves un héritage, celui de la connaissance, de la formation à l’esprit critique, des grands idéaux républicains. Nous nous devons de la protéger.
L’enseignement est ce magistère du temps long qui façonne notre société. L’école républicaine assure à chaque enfant le droit inaliénable à l’éducation qui permet à tous de s’émanciper, de faire société, qui participe au vivre-ensemble. Cette capacité offerte par l’école républicaine, nous la devons à celles et ceux, dont il faut saluer l’engagement, qui œuvrent au quotidien dans les salles de cours de France. Ces hommes et ces femmes sont les piliers de notre République, ils incarnent l’autorité bienveillante qui contribue à bâtir le futur de nos enfants, de notre pays. Pour cela, hommage doit être rendu à ce métier si beau, et pourtant si peu attractif car trop souvent déconsidéré. La France peine à mesurer la chance qu’elle a d’avoir ses professeurs. Durant le confinement, nombreux sont ceux qui ont usé de trésors d’imagination pour conserver l’indispensable lien avec les élèves. Nombreux sont ceux qui inventent, se réinventent, chaque année, pour offrir un chemin de connaissance à chaque enfant, quel qu’il soit. Nombreux sont ceux qui, sourds à la vulgarité de l’époque, avec exigence, luttent pour ouvrir les jeunes imaginaires aux trésors de notre culture et aux valeurs de notre République.
Parmi ces valeurs, il en est une dont l’importance nous a été cruellement rappelée par l’assassinat de Samuel Paty, celle de la laïcité. Le corps enseignant, tel qu’on l’évoque souvent, renvoie à une réalité sensible, celle d’un organisme vivant. Avec cet acte ignoble, c’est l’en-semble de ce corps enseignant qui a été touché au cœur. La laïcité est ce principe de concorde célébré par la loi de 1905, elle est un acte de confiance dans l’esprit critique de chaque enfant qui grandit. La loi divine, jamais, ne doit être supérieure à la loi de la République. Le revendiquer ne devrait pas être un risque, défendre la laïcité ne devrait pas être un acte de courage. Pourtant je lis qu’aujourd’hui des professeurs s’autocensurent, et les jeunes générations d’enseignants plus encore. Par essence, la laïcité est cette valeur de tolérance et de respect de l’autre, héritière des Lumières, fondatrice de l’esprit critique, qui participe de l’émancipation des hommes et des femmes. En tant que professeurs, il est de notre devoir de la faire vivre, pour préserver le vivre-ensemble.
Cet ouvrage nécessaire met en lumière la situation actuelle du corps enseignant en France aujourd’hui, en dressant un panorama objectif, basé sur des chiffres parlants. Il doit nous amener à une prise de conscience. Il nous faut être fermes dans notre mission d’enseignant : s’accommoder avec les principes, c’est déjà renoncer un peu, c’est faire reculer la République et la liberté. Avec courage, nous devons porter haut les valeurs de la République, nous dresser comme un rempart contre l’obscurantisme. Pour mener ce combat, nous devons faire corps, pour lutter efficacement, ensemble, et être à la hauteur de notre époque.
Michaël Delafosse, professeur d’histoire-géographie, maire de la Ville de Montpellier, président de Montpellier Méditerranée Métropole