Historiens, politistes, économistes, archivistes et grands témoins font revivre les temps forts d’une gauche de gouvernement aux prises avec la fin de la guerre froide et proposent une réflexion sur les limites que la Ve République impose au pouvoir du Premier ministre.
Les trois ans et cinq jours que Michel Rocard a passés à Matignon ont laissé peu de souvenirs dans la mémoire collective. Sans majorité au Parlement, coincé dans un tête-à-tête empreint de méfiance avec François Mitterrand, le champion de la « deuxième gauche » n’aurait pas su, selon le procès qui lui a été fait, incarner une autre pratique socialiste du pouvoir et se serait contenté de gérer le quotidien. L’accès récent aux archives publiques et à ses archives personnelles éclaire d’un jour nouveau le Premier ministre Michel Rocard. Son œuvre législative, symbolisée par la création du RMI et de la CSG, a résisté au temps. Respectueux des vastes domaines réservés de la présidence, il a su rétablir la paix en Nouvelle-Calédonie, moderniser l’État, promouvoir la rénovation de l’Éducation nationale…
Cet ouvrage collectif rassemble les contributions du colloque organisé en mai 2018 par les Archives nationales, Sciences Po, l’Association Michel Rocard.org et la Fondation.
Alain Bergounioux, Mathieu Fulla (dir.), Michel Rocard Premier ministre. La deuxième gauche et le pouvoir (1988-1991), Presses de Sciences Po, 2020.