Depuis un quart de siècle, les socialistes français ne semblent pas totalement à leur aise avec les élections au Parlement européen. Pourquoi ?
Il y a, d’abord, ce satané mode de scrutin à un tour – qui, mécaniquement, défavorise un Parti socialiste dont la force réside dans sa capacité de rassemblement au second tour.
Il y a, ensuite, ces résultats – qui, globalement, ont laissé, dans la mémoire collective, un goût amer appelé déception.
Il y a, encore, ces campagnes – qui, régulièrement, ont mis à jour la spécificité, pour ne pas dire le décalage, des socialistes français en les plaçant en porte-à-faux par rapport à leurs homologues européens.
Il y a, enfin, ces législatures – qui, systématiquement, entretiennent la frustration d’une délégation française affaiblie par son poids relatif et par une culture parlementaire moins ancrée qu’ailleurs (même si, il faut le souligner, la droite française se trouve dans une situation analogue).
Alors, nous avons voulu en savoir plus.
Revenir, avec Pierre Martin, sur les résultats électoraux de ces cinq élections.
Témoigner, avec Jean-Pierre Cot, du rôle – et de l’évolution du rôle – du Parlement européen, du groupe socialiste européen et, en son sein, de la délégation française.
Regarder, avec Elsa Tulmets, Xavier Garcia et Adrien Candiard, comment les autres grands partis sociaux-démocrates, en Allemagne, en Grande-Bretagne et en Italie, appréhendent cette échéance.
Analyser, avec Gérard Bossuat et Frédéric Cépède, comment les socialistes articulent, dans leurs programmes ou leurs affiches, les dimensions nationales et européennes.
Bref, nous avons voulu chercher dans le travail historique des clefs pour mieux comprendre les élections européennes.