L’Observatoire du dialogue social de la Fondation Jean-Jaurès publie sa dernière lettre d’actualité. Dialogue social européen, transitions collectives, étude sur le e-dialogue social, négociation et plan de sauvegarde de l’emploi, suppressions d’emplois chez SFR, dialogue social interprofessionnel : elle aborde tous les sujets qui feront l’actualité du dialogue social et du travail syndical au printemps 2021.
Dans ce moment si difficile sur le plan économique, sanitaire et social, la nécessité d’un agenda social partagé s’impose.
La conférence de dialogue social du 15 mars dernier est riche d’enseignements : emplois, primes, conditions de travail… tous ces sujets ont été abordés. Les aides à l’embauche des jeunes ont été prolongées ; l’aide exceptionnelle au recrutement en alternance est aussi reconduite. Ces deux mesures contribuent, dans cette situation difficile, à aider une partie des jeunes à trouver un emploi. La situation de crise majeure impose des compromis partagés, porteurs d’intérêt général. Ce cap est indispensable pour défendre l’emploi, relancer l’activité, assurer des salaires décents, ouvrir des droits à la formation qu’exige la situation. Les conditions de travail dans ce contexte de crise sanitaire sont, elles aussi, l’objet de négociations et de compromis.
Les échanges dans cette conférence au sujet d’une prime pour les travailleurs de première ligne en sont l’illustration. Les représentants du Medef ne partagent pas cette proposition gouvernementale. Au lieu de dire « une prime est souhaitable là où les entreprises le peuvent », un refus de principe résume la position de ce syndicat d’employeurs. Du côté des syndicats de salariés, certains récusent aussi la prime au motif qu’il faut une augmentation des salaires en général et du smic en particulier. Ces deux positions apparemment antinomiques se nourrissent l’une l’autre et dans la réalité font disparaître l’idée de prime. L’action se situe maintenant au niveau des branches pour que « la prime Macron » soit versée…
Concernant la sortie de crise, le gouvernement propose une démarche tripartite (partenaires sociaux, gouvernement) pour préparer ensemble les conditions de la réussite :
- première phase, un travail sur les scénarios de levée des restrictions sanitaires (mars) ;
- deuxième phase, anticiper les accompagnements à la sortie de crise sanitaire (avril, mai).
État des lieux, évolution du cadre d’accompagnement
On le voit, l’enjeu des thèmes inscrits à l’agenda social est très important.
Cet agenda définit un cadre et un calendrier pour construire un dialogue social constructif et porteur d’espoirs. Il faut maintenant que tous les acteurs du dialogue s’en saisissent.