Le plein emploi : la controverse

La mission confiée par Lionel Jospin à Jean Pisani-Ferry le 9 mai 2000 était claire : « réexaminer, dans une perspective de moyen terme, l’articulation des différents volets de notre stratégie pour l’emploi et le choix des instruments qui devront être mobilisés pour maintenir l’économie française sur un sentier de croissance vigoureuse et fortement créatrice d’emplois ». Le rapport remis par Jean Pisani-Ferry au Premier ministre le 5 décembre dernier a suscité une vive polémique et un vaste débat. La Fondation Jean-Jaurès a participé à celui-là, sans s’engager dans celle-ci, en organisant un petit-déjeuner, le 16 décembre, réunissant une vingtaine de responsables politiques, de syndicalistes et d’universitaires.

L’ambition de cette Note de la Fondation Jean-Jaurès est aujourd’hui de prolonger ce débat. En permettant, comme nous l’avions fait avec le discours de Joschka Fischer ou avec le manifeste Blair-Schröder, l’accès au texte lui-même. En organisant, à partir de ce texte, la confrontation des opinions : c’est ce qu’ont accepté de faire Henri Emmanuelli, président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Jean-Christophe Le Duigou, secrétaire national de la CGT chargé des questions économiques, Nicole Notat, secrétaire nationale de la CFDT, Marisol Touraine, secrétaire nationale du parti socialiste à la solidarité et, enfin, en réponse, Jean Pisani. Un état de ce qu’étaient les réflexions sur le chômage au cours des années quatre-vingt-dix : la progression de ce que Jean-Paul Fitoussi et Pierre Rosanvallon ont appelé « les utopies de résignation » ; la subsistance de quelques rares poches de résistances. Les « utopies de résignation » n’ont rien eu d’uniforme.

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