Pour l’Ovipol, Fabien Escalona analyse les évolutions contemporaines du parti travailliste britannique. Il revient sur les récentes innovations de son nouveau leader, qu’il met en perspective historique, et conclut de façon générale sur la situation du principal parti de gauche britannique.
L’héritage du néo-travaillisme reste prégnant. Les transformations en cours continuent de pointer vers la constitution d’une formation de centre-gauche débarrassée des particularités du travaillisme britannique. La logique de reconversion partisane entamée depuis 1983 n’est en effet remise en cause ni par le maintien d’une certaine orthodoxie économique, ni par la nature de la coalition dominante qui dirige le parti, ni par la réforme organisationnelle envisagée à propos de la place des syndicats.
Pour expliquer ce constat, on peut évoquer le fait qu’en 2010, ni la défaite des travaillistes ni la victoire des conservateurs n’ont été assez massives pour laisser penser à une nouvelle prédominance des seconds, et donc pour inciter les premiers à une nouvelle reconversion partisane.