L’élection présidentielle n’en a pas fini de révéler ses mystères. Au-delà de la campagne, au-delà des résultats, elle en dit beaucoup sur la France d’aujourd’hui.
A rebours des thèses souvent défendues – droitisation de l’électorat, remise en cause du modèle social -, Vincent Tiberj met en exergue le rôle structurant joué par la question de l’immigration. Du 11 septembre à la querelle du voile, des émeutes de banlieue aux caricatures de Mahomet, on assiste au déclin du consensus multiculturel français ; on voit se creuser les différences entre la France « ouverte » et la France « fermée ».
La cause profonde de la victoire de Nicolas Sarkozy réside là : dans l’évolution de l’opinion publique sur l’immigration et dans l’utilisation stratégique de cette évolution par le candidat UMP. Telle est la thèse de cet Essai : la « crispation hexagonale » permet d’expliquer le résultat du 6 mai 2007. Plus encore, elle risque de redéfinir pour l’avenir les contours de notre paysage politique.