En arrivant largement en tête au premier tour de l’élection municipale partielle d’Hénin-Beaumont, la liste conduite par Steeve Briois et Marine Le Pen a créé l’événement et focalisé l’attention de la scène politique française au lendemain des élections européennes. Cette poussée du FN ne constitue pas une véritable surprise (même si la dynamique est impressionnante) car toutes les conditions favorables étaient réunies.
On sait qu’Hénin-Beaumont, commune du bassin minier, est une ville populaire qui a été durement touchée, comme toute cette région, par la fermeture des houillères et qui connaît aujourd’hui de graves difficultés économiques avec, notamment, la fermeture de l’usine Samsonite. On sait aussi que le FN y est implanté de longue date et qu’il bénéficie autour de la personne de Steeve Briois d’un de ses rares réseaux militants qui continue de fonctionner. Reprenant les méthodes du PC, qui fut jadis puissant dans cette commune, tout en gommant les aspects les plus radicaux de l’idéologie frontiste, ces militants locaux quadrillent le terrain et sont parvenus au fil des ans à ancrer en profondeur leur mouvement dans le paysage local. La ville d’Hénin-Beaumont offre en effet depuis de nombreuses années des scores importants au FN.