A l’heure où le gouvernement propose des pistes de réforme du système des retraites, la Fondation Jean-Jaurès souhaite prendre le pouls de l’opinion par un dispositif original d’enquête qualitative en ligne. Annick Beddiar, de l’Ifop, en livre ici les principaux enseignements.
Seuls 21 % des Français jugent satisfaisante la réforme annoncée du système des retraites. Chacun voit dans l’autre le responsable des difficultés auxquelles le système est confronté et les inégalités de traitement sont largement évoquées. Les salariés du secteur public, les régimes spéciaux, le patronat, les riches ou encore les élus sont pointés du doigt de façon récurrente. Il semble en effet acquis, au regard de l’allongement de la durée de vie mais aussi du ratio entre actifs et retraités, qu’il sera nécessaire aux plus jeunes générations de travailler plus longtemps pour pouvoir financer les retraites. Cela étant, rien ne semble clair sur l’impact réel de la réforme, ni sur l’importance de l’effort à consentir. La prise en compte de la pénibilité apparaît pertinente et juste, notamment au regard de l’allongement requis de la durée de cotisation. Le pan de la réforme visant à compenser les retraites des femmes est globalement apprécié. La validation d’annuités dans le cadre de l’apprentissage soulève peu de débat. Il semble ainsi tout à fait logique aux salariés comme aux retraités que les stagiaires qui participent activement à la productivité des entreprises puissent faire valoir cette période comme s’il s’agissait d’un emploi à proprement parler. La mise en place d’un outil de pilotage annuel est jugée positive. La simplification du suivi et du solde de la retraite via la mise en place d’un compte numérique accessible des bénéficiaires et alimenté par les caisses de retraites suscite l’intérêt.