« We did it, we showed the world » : un titre de presse qui traduit la fierté de tout un peuple d’avoir accueilli la première Coupe du monde de football en Afrique. Avant cela, seuls les problèmes économiques, sociaux et d’insécurité étaient relayés. Marianne Séverin montre le symbole politique et historique que le football représente dans cette région du monde.
Cette Coupe du monde exprimait à elle seule un symbole en termes d’histoire et de politique. Il ne s’agissait plus uniquement de retombées économiques et sociales, mais c’était – et cela l’est encore aujourd’hui – une prise de conscience qu’un long chemin a été parcouru depuis la fin de l’apartheid. Cette « démocratie adolescente » a pris le monde à contre-pied et a, une nouvelle fois, créé la surprise, seize ans après les premières élections démocratiques et multiraciales de 1994.
Le football, dès son apparition sur le territoire au XIXème siècle, a pris des «aspects politiques», et plus particulièrement au plus fort de la ségrégation et de la lutte anti-apartheid. En tant qu’instrument de propagande – pour la suprématie blanche –, il a paradoxalement été le « fer de lance » du combat pour la liberté et un des enjeux majeurs de survie pour les Robben Islanders. Ce sport a également été le point d’ancrage d’une certaine forme de négociations entre différents partis.
Synonyme de réconciliation, de « renaissance africaine », et de reconnaissance sur le plan international, cet événement majeur aura œuvré à projeter, durant ce long mois de fête sportive, une autre image de cette région du monde.
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