De Merkel II à Merkel III : évolution du paysage politique allemand (2009-2013)

La « Grande coalition » est formée depuis quelques semaines désormais en Allemagne. Que nous apprend-elle sur l’évolution du paysage politique du pays ? Joël Le Deroff revient sur les rapports de force et les équilibres au sein du système partisan lors des cinq dernières années.

En 2013, Angela Merkel dispose d’une popularité croissante qui renforce la CDU mais l’appui hypothétique du FDP affaiblit le camp de la chancelière. Le SPD n’arrive pas pour autant à concurrencer la CDU, la coalition possible avec les Verts reposant essentiellement sur les intentions de vote pour ces derniers. Enfin, le Parti pirate s’effondre.
Deux rebondissements électoraux se produisent entre janvier et septembre 2013. En Basse-Saxe, le SPD et les Verts gagnent à une voix de la CDU, les libéraux ayant progressé de manière inattendue. En Bavière, la CSU obtient la majorité, ce qui confirme la tendance nationale en faveur de la CDU-CSU. Le FDP disparaît du Parlement. A quelques mois des élections fédérales, le paysage politique allemand apparaît plus confus avec un recul de la coalition SPD-Verts et une incertitude planant autour du FDP.
A l’issue du scrutin du 22 septembre 2013, trois constats peuvent être dressés : le FDP perd les deux tiers de ses voix et n’est plus en capacité d’appuyer la CDU, ne siégeant plus au Bundestag ; les Verts s’affirment comme une force politique majeure, indispensable pour constituer une coalition ; enfin, une droite eurosceptique et conservatrice avec l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) émerge et manque d’entrer au Bundestag, nuançant la victoire de la CDU et le faible score du SPD.

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