Trente années de chômage ont dénaturé le monde du travail. Il est devenu à la fois plus dur et plus inégalitaire, et les contre-pouvoirs qui auraient pu s’y opposer ont été affaiblis. Cette situation débouche sur une crise de confiance sans précédent. Elle nous emmène vers une société de chômage et de défiance qui, en sacrifiant le facteur humain, réussit à cumuler injustice sociale et inefficacité économique.
Ce constat impose des réformes radicales qui concernent aussi bien les pratiques d’entreprises que les politiques publiques. Avec les syndicats, il faut mettre en place de nouveaux outils pour donner à chacun la maîtrise de son devenir professionnel. Il faut également renforcer l’action publique à ses deux extrémités – plus de rôle des territoires et plus d’action de l’Europe.
Nécessaire pour traiter notre crise sociale, ce programme nécessite des moyens publics cohérents avec ses ambitions. Car invoquer des principes sociaux ou de cohésion sans y affecter des ressources, c’est opter sans oser le dire pour le laisser-faire.
Pas de remède miracle, donc. Ni de modèle clés en main que nous importerions d’ailleurs. Nos propositions s’inscrivent dans le contexte européen, mais elles dessinent un modèle de société propre à la France et aux valeurs socialistes pour remettre l’emploi sur une voie humaine.