Coronavirus : la téléconsultation médicale comme allié pour gérer une crise sanitaire globale

Le coronavirus inquiète et met les services de santé à rude épreuve, mais la technologie peut s’avérer être un précieux allié dans la gestion de crise, plaident Olivier Ménir, docteur en pharmacie, et Jérôme Bouaziz, gynécologue obstétricien, tous deux co-fondateurs en 2016 d’une startup e-santé, lemedecin.fr, proposant un service d’accompagnement de la relation patient-médecin.

Depuis plusieurs semaines déjà, la crise du coronavirus 2019-nCov et l’inquiétude qui l’accompagne mettent sous pression les infrastructures hospitalières à travers le monde. Les mises en place de quarantaines ayant pour vocation de contenir la propagation du virus risquent de se heurter aux réalités de terrain. Saturation des urgences, prises de rendez-vous auprès des médecins et importante vague d’appels aux urgences dans le cadre d’un virus extrêmement contagieux pourraient être soulagés par des outils simples que nous avons la chance d’avoir à disposition : les outils de télémédecine.

Face à l’urgence « de santé publique de portée internationale » – selon l’Organisation mondiale de la santé –, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a indiqué la semaine dernière que « au moindre signe respiratoire ou si l’on a de la fièvre, il ne faut pas aller aux urgences, il faut appeler le centre 15 qui vient chercher le patient ».

La volonté de limiter les déplacements des personnes potentiellement infectées ainsi que l’accompagnement des angoisses légitimes de la population risquent très vite de saturer les capacités de réponse des services de soin. De plus, en pleine période de grippe hivernale, le coronavirus vient s’ajouter aux maux auxquels doivent déjà répondre les services d’urgence comme le Samu. « Nous avons constaté une hausse de 25% à 30% d’appels au 15 en Île-de-France ces derniers jours », expliquait d’ailleurs Agnès Ricard-Hibon, présidente de la Société française de médecine d’urgence (SFMU).

La télémédecine peut venir en renfort des solutions déjà mises à disposition de la population, en permettant de faire un tri en amont entre les cas suspects et les autres, tout en limitant le déplacement des populations et donc le risque de prolifération du virus.

La consultation en vidéo avec un médecin peut ainsi limiter les risques de saturation en prenant en charge les patients dès les premiers symptômes tout en répondant avec expertise aux inquiétudes de certains citoyens. Elle est également une mise en quarantaine spontanée, et non imposée, permettant aux patients de rester naturellement chez eux, ce qui limiterait encore considérablement les risques de contamination notamment dans les cabinets médicaux ou les centres hospitaliers dans lesquels ils auraient été tentés de se rendre.

Considérant le risque pandémique, un régime d’exception limité dans le temps devrait être envisagé pour permettre à tous les citoyens d’obtenir un remboursement direct pour toute consultation vidéo avec un médecin afin de favoriser cette solution au détriment d’un déplacement physique qui sature les lieux de santé.

C’est aussi bien le virus lui-même qu’il faut éradiquer que l’inquiétude de la population qui, malheureusement, accompagne couramment ces actualités exceptionnelles. Les services de santé français, connus pour leur extrême professionnalisme, doivent pouvoir réaliser leur mission qui encore une fois prouve son importance, dans des conditions sereines.

 

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