Cette histoire commence par une valse à trois temps. 8 juin 1999. Un texte de doctrine politique, signé par le Premier ministre britannique et le Chancelier allemand, est rendu public. Une courte dépêche de l’Agence France-Presse le résume sous le titre « la troisième voie anglo-allemande met au placard la gauche traditionnelle ».
Sur cette base – et la mécanique est intéressante -, le soir même, toutes les chaînes de télévision et, le lendemain matin, la plupart des éditoriaux de la presse nationale comme de la presse régionale, présentent une analyse commune : la gauche moderne se trouve outre-Manche et outre-Rhin, la gauche traditionnelle se réfugie en France ; elle est, en tout état de cause, isolée.