Malaise dans l’inculture

À quoi bon la culture puisque le monde tient désormais en deux catégories : like et unlike ? Philippe Val en débat dans le cadre d’une Cité des livres animée par Jean-Laurent Cassely, de Slate, et Ziad Gebran, d’Esprit critique, autour de son récent pamphlet, Malaise dans l’inculture (Grasset).

Écrit avant les attentats de janvier 2015, l’essai de Philippe Val se veut résolument pamphlétaire, avec en ligne de mire le “prêt à s’indigner médiatique”. On en a débattu à la Fondation.

Nous vous prions de nous excuser pour la mauvaise qualité de l’enregistrement.

 

“On subit jusqu’à la nausée les dénonciations d’Edwy Plenel, les indignations d’Edgar Morin, la nostalgie totalitaire d’Alain Badiou ou les leçons de morale de Cécile Duflot, qui ont au moins un point commun avec Marine le Pen : ils sont « antisystèmes ». Le « système », c’est le mal. Ça ne veut rien dire, mais ça défoule. Le prêt-à-s’indigner médiatique, c’est la trop mince couche de glace sur laquelle titubent nos démocraties modernes. Il alerte sur la disparition des escargots, mais reste indifférent à la résurgence de l’antisémitisme. Qu’il s’agisse de la réintroduction des ours, d’un licenciement à la Poste ou du meurtre de Juifs perpétrés par un djihadiste dans une école, c’est le sociologisme qui, immanquablement, dit le bien et le mal, repris par les rédactions, les chroniqueurs, les humoristes, les parlementaires, sous les yeux de plus en plus indifférents des citoyens désespérés. Les autres points de vue sont insultés, ridiculisés, marginalisés, refoulés aux confins de l’hérésie. On n’a jamais vu dans l’Histoire qu’une telle censure morale des points de vue puisse durer bien longtemps. Face à ce mur derrière lequel agonise le débat démocratique, Malaise dans l’inculture propose la réhabilitation du marteau-piqueur.” Philippe Val

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