La manifestation du 17 octobre 1961 et le PSU

Le 17 octobre 1961, alors que les pourparlers qui devaient déboucher sur les Accords d’Évian étaient engagés entre la France et le FLN algérien, la manifestation organisée par la fédération de France du FLN à Paris et en région parisienne est violemment réprimée par la police. Jean-François Merle revient sur le rôle pionnier du PSU pour en dénoncer la répression sanglante.

Le 17 octobre 1961, alors que les pourparlers qui devaient déboucher sur les Accords d’Évian étaient engagés entre la France et le FLN algérien, la manifestation organisée par la fédération de France du FLN à Paris et en région parisienne, pour desserrer l’étau du « couvre-feu ethnique » qui était imposé aux « Français musulmans algériens », est violemment réprimée par la police placée sous les ordres du préfet Papon. 

Plusieurs centaines de morts ont endeuillé ce qui a constitué, selon des historiens britanniques, « la répression la plus meurtrière d’une foule désarmée dans toute l’histoire contemporaine de l’Europe occidentale ». Pourtant, une chape de mensonges et de silence se répand très vite sur ce qui apparaîtra par la suite comme un crime d’État, inspiré par ceux qui entendaient entraver les négociations voulues par le général de Gaulle.

Après quelques manifestations de protestation organisées à l’université, le PSU, faute d’avoir pu rassembler la gauche politique et syndicale, organise seul, le 1er novembre 1961, date anniversaire de l’insurrection algérienne, une manifestation place Clichy pour dénoncer la répression sanglante contre une manifestation pacifique et pour exiger la paix en Algérie. 

Il faudra de longues semaines pour que, le 18 novembre puis le 12 décembre 1961, la gauche se rassemble enfin dans la rue derrière les mêmes mots d’ordre.

Après l’indépendance algérienne, un très long travail de mémoire se fera progressivement jour pour briser l’omerta et établir la vérité sur la répression du 17 octobre 1961. Mais paradoxalement, l’historiographie contemporaine passera sous silence le rôle singulier du PSU pour riposter à ce crime d’État et le dénoncer. 

Jean-François Merle présente dans cette vidéo le cahier, co-édité par l’Institut Tribune socialiste et l’Institut Édouard-Depreux, qui entend s’employer. à réparer cet oubli.

« Le rôle méconnu du PSU dans la mobilisation contre la répression de la manifestation du 17 octobre 1961 à Paris », Cahiers de l’ITS en association avec l’Institut Édouard-Depreux, Les Éditions du Croquant.

Présentation de Gilles Manceron, Jean-François Merle, Bernard Ravenel
Témoignages d’Édouard Depreux, Marc Heurgon, Michel Rocard, Bernard Ravenel, Guy Philippon, Noëlline Castagnez, Georges Gontcharoff, Françoise Brunstein-Frager et Dominique Frager
Photographies d’Elie Kagan

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