Comment faire vivre le dessin de presse si l’on assassine ou emprisonne ses auteurs ? Si, face aux polémiques qu’il peut soulever, les rédactions abdiquent et cessent d’en publier dans les journaux papier et les médias en ligne ? Si certains se sentent « offensés » par des images et se mettent à dicter les nouvelles lois de la censure et de l’ordre moral ?
Ce langage si spécifique qu’est le dessin de presse va-t-il devenir un jour une langue morte ? Le dessin de presse serait-il devenu à ce point un patrimoine en danger qu’il faudrait préserver, au risque – paradoxal – de le « sanctuariser » ? Impossible de s’y résoudre quand on sait à quel point dessinateurs et dessinatrices de presse, partout dans le monde, sont de courageux garants de notre liberté de penser, de nous exprimer, de réfléchir, de débattre, de rire, de vivre ensemble…
Comment faire vivre le dessin de presse… Cela ne revient-il pas, au fond, à s’interroger sur les moyens de faire vivre la démocratie ? Le dessin de presse a donc encore de l’avenir. Et nombreux sont les acteurs qui défendent sa vitalité essentielle.
Un débat a réuni :
- Xavier Gorce, dessinateur au Monde, porteur de la déclaration d’Addis Abeba pour le dessin de presse,
- Juin, dessinateur à Charlie Hebdo,
- Kak, dessinateur à L’Opinion, président de Cartooning for Peace,
- Virginie Lepetit, rédactrice en chef adjointe de Courrier International,
- Maryse Wolinski, journaliste et écrivaine,
et était animé par Vladimir Vasak, journaliste à Arte.