International
Mort du président iranien : la République islamique ébranlée ?
Farid Vahid
Il a “sacrifié sa vie pour la nation”. Dimanche 19 mai, le président Ebrahim Raïssi a trouvé la mort en rentrant d’un déplacement dans le nord-ouest du pays. Alors que les médias parlaient d’abord d’un “atterrissage difficile” de l’hélicoptère présidentiel, l’évocation d’un “crash” s’est vite fait entendre. Le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, fait partie des huit autres victimes. Ces derniers mois, le président s’était présenté comme un adversaire résolu d’Israël — l’ennemi de la République islamique — en apportant son soutien au mouvement islamiste palestinien Hamas depuis le 7 octobre. Il avait une nouvelle fois apporté son appui lors de ce dernier déplacement présidentiel. Âgé de 63 ans, ultra-conservateur, l’ayatollah Raïssi était considéré comme l’un des favoris pour être élevé au poste le plus important de la République islamique, celui de Guide suprême, occupé depuis 35 ans par l’ayatollah Ali Khamenei. Sa mort ouvre ainsi une période d’incertitude politique, dont le premier enjeu sera d’élire son successeur au suffrage universel, au cours d’un scrutin devant être organisé dans les cinquante jours. L’occasion pour la société civile de manifester à nouveau son opposition au régime ? Ou au contraire, l’occasion pour le régime de durcir encore la répression ? Nos invités en débattent.