Revenir sur l’idée socialiste en Afrique dans une perspective historique : c’était l’objectif d’un colloque, résolument interdisciplinaire, organisé par différents laboratoires universitaires et avec le soutien de la Fondation.
Les temps sont venus de donner aux socialismes africains et/ou aux socialismes en Afrique la place qui leur revient dans l’historiographie générale du socialisme et dans celle de l’Afrique. Les histoires du, des socialismes, qu’ils soient ou non « réels », oublient systématiquement l’Afrique. Or il a existé en Afrique de très nombreux régimes qui se sont réclamé du socialisme « africain », ou « scientifique », de même que de très nombreux opposants qui ont d’autant plus cherché leur inspiration dans les outils théoriques construits par le marxisme – ou sa vulgate – que celui-ci leur semblait proposer une théorie de l’histoire favorable à l’avenir des peuples colonisés ou anciennement colonisés. Des modèles prétendant au « socialisme réel » existaient, qu’il s’agisse de l’URSS, des démocraties populaires, de la Chine ou Cuba, offrant aussi une panoplie réelle ou fantasmée, prête à servir. Au-delà de ces exemples étrangers que l’on a parfois essayé d’imiter ou d’adapter, il y eut aussi l’invention d’un socialisme qui se voulait adapté à l’Afrique, réfléchissant les spécificités du continent, et puisant dans son passé ses racines théoriques.
Le colloque qui s’est tenu les 7, 8 et 9 avril 2016 s’est intéressé à toute l’Afrique, du Nord et du Sud, de l’Est et de l’Ouest, anglophone, francophone ou lusophone. Il a été organisé par le Centre d’histoire sociale du XXe siècle (UMR 8058) et l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, avec notamment le soutien de la Fondation Maison de sciences de l’homme, Radio-France Internationale, la Fondation Gabriel Péri et la Fondation Jean-Jaurès.
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À écouter : l’émission « La Marche du monde » sur RFI revient sur ce colloque (30 avril 2016).