Alors que les élections européennes se dérouleront le 9 juin prochain, la majorité présidentielle et sa candidate Valérie Hayer plafonnent à 16% des intentions de vote selon la quatrième vague de notre enquête électorale européenne 2024. Gilles Finchelstein, secrétaire général de la Fondation Jean-Jaurès, décrypte ces résultats et évalue les marges de progression de la majorité présidentielle.
Au premier tour de l’élection présidentielle de 2022, Emmanuel Macron a recueilli près de 28% des suffrages. Ce socle de départ est large – sans doute même trop large dans la mesure où, davantage encore que les précédentes, cette élection présidentielle a été marquée, notamment dans ses derniers jours, par un vote stratégique qui a gonflé les voiles aussi bien d’Emmanuel Macron que de Marine Le Pen ou de Jean-Luc Mélenchon. Mais ces 28% ont été une réalité il n’y a pas si longtemps et constituent à la fois un point de repère et un potentiel électoral : ce sont donc les 2000 répondants du panel électoral d’avril 2024 qui ont voté pour Emmanuel Macron au premier tour de l’élection présidentielle qui sont au centre de cette étude1La présente étude analyse les données de la vague 4 de l’Enquête électorale française Fondation Jean-Jaurès – Cevipof – Institut Montaigne – Le Monde réalisé par Ipsos, du 19 au 24 avril 2024, auprès d’un panel de 10 651 personnes, à l’occasion des élections du Parlement européen. Elle se concentre notamment sur les plus de 2000 répondants qui déclarent avoir voté pour Emmanuel Macron au premier tour de l’élection présidentielle de 2022..
Pour comprendre le score de 16% d’intentions de vote auquel plafonne aujourd’hui la liste Renaissance et mesurer les possibilités de rebond, il faut partir à la recherche des électeurs macronistes perdus.
Que sont-ils devenus ?
Une première réponse consiste à détailler les intentions de vote : 50% d’abstention et, parmi les 50% de votants, 56% pour la liste Renaissance, 16% pour la liste Parti socialiste – Place publique, 7% pour la liste des Républicains, 6% pour la liste du Rassemblement national et 3% pour la liste des Écologistes2Il faut noter, pour être plus précis encore, que 6% se répartissent entre l’ensemble des autres listes – sans jamais dépasser 1% et que 6% d’électeurs macronistes de 2022 sont certains d’aller voter mais ne savent pas encore pour qui..
Tableau 1
Intentions de vote aux européennes des votants du premier tour d’Emmanuel Macron en 2022 | |||||||
Abstention | 50% | ||||||
Participation | 50% dont | ||||||
EE-LV | PS-PP | Renaissance | LR | RN | autres | NSP | |
3% | 16% | 56% | 7% | 6% | 6% | 6% |
Mais ces résultats doivent être mis en perspective et, surtout, approfondis.
Une seconde réponse permet d’aller bien au-delà de ces chiffres. En examinant leur profil socio-démographique, leur identité européenne, leur positionnement politique et leurs convictions économiques et sociales, on peut comprendre ce qui distingue et ce qui rapproche les quatre grandes catégories d’électeurs macronistes : appelons-les, en partant de leur origine – le vote de 2022 – et de leur destination – l’intention de vote en avril 2024, les macrono-abstentionnistes, les macrono-macronistes, les macrono-socialistes et les macrono-républicains.
Le profil socio-démographique
Si l’on s’en tient à deux critères objectifs – l’âge et la profession – et à un critère subjectif – le niveau de satisfaction dans la vie –, un premier clivage se dessine entre les macronistes qui votent et ceux qui ne votent plus.
Les macronistes de 2022 qui votent en 2024 – et ce, quel que soit leur vote – sont âgés : il y a 54% d’électeurs de plus de soixante ans chez les macrono-républicains, 60% chez les macrono-socialistes et même 68% chez les macrono-macronistes. En revanche, différence majeure, il n’y en a plus que 32% chez les macrono-abstentionnistes.
Tableau 2
« Quelle sera votre attitude lors des élections européennes du 9 juin ? » (par âge) | ||||
Plus de 60 ans | Abstention | Renaissance | PS-PP | LR |
32% | 68% | 60% | 54% |
Lecture : 32% des électeurs d’Emmanuel Macron du premier tour de 2022 qui s’abstiendront aux européennes ont plus de 60 ans. 68% des électeurs d’Emmanuel Macron du premier tour de 2022 et qui voteront pour Valérie Hayer ont plus de 60 ans.
De cette surreprésentation chez les retraités découle une partie du reste : la sous-représentation dans le monde du travail et dans la jeunesse. À cela s’ajoute la matrice macronienne classique : faiblesse dans les milieux populaires (employés et ouvriers), force chez les cadres. Là encore, à des degrés divers, ce modèle fonctionne – que le vote macroniste d’hier se porte aujourd’hui sur Valérie Hayer, Rapahël Glucksmann ou François-Xavier Bellamy. Mais là encore également, il ne fonctionne pas pour ceux qui sont aujourd’hui dans l’abstention : 37% des macrono-abstentionnistes sont ouvriers, employés ou professions intermédiaires contre seulement 22% des macrono-macronistes.
Tableau 3
« Quelle sera votre attitude lors des élections européennes se tenant le 9 juin ? » (par CSP) | Abstention | Renaissance | PS-PP | LR |
Cadres supérieurs | 15% | 12% | 15% | 18% |
Professions intermédiaires | 15% | 12% | 9% | 9% |
Employés/ouvriers | 22% | 10% | 14% | 16% |
Retraités | 35% | 59% | 52% | 45% |
Lecture : parmi les électeurs d’Emmanuel Macron de 2022 qui s’abstiendront aux européennes, 15% sont des cadres supérieurs.
Enfin, le même schéma s’applique lorsque l’on regarde les réponses à une question subjective : le degré de satisfaction dans la vie. Les macronistes qui votent sont satisfaits et également satisfaits quel que soit leur vote, les macronistes qui ne votent pas se situent à mi-chemin (60%) de la moyenne des Français (47%)et des macrono-macronistes (73%).
Tableau 4
« Sur une échelle de 0 à 10, à combien estimeriez-vous votre degré de satisfaction de vie ?» | Abstention | Renaissance | PS-PP | LR |
7-10 | 60% | 73% | 70% | 71% |
Lecture : parmi les électeurs d’Emmanuel Macron du premier tour de 2022 comptant voter pour la liste de Valérie Hayer lors des européennes, 73% estiment avoir un degré de satisfaction compris entre 7 et 10.
L’identité européenne
Retrouve-t-on ce même clivage sur l’Europe ? Pas tout à fait !
Il y a sur ce sujet deux autres camps, qui correspondent grossièrement à une plus ou moins forte intensité de l’engagement européen3Même si tous, cependant, éprouveraient massivement « de vifs regrets » si la France devait quitter l’Union européenne..
D’un côté donc, à nouveau rassemblés, les macrono-macronistes et les macrono-socialistes : ce sont les euro-enthousiastes. Les questions européennes occupent une place importante dans la hiérarchie de leurs préoccupations (plus de 30% contre 10% pour la moyenne des Français, tableau 5) et ils déclarent voter en tenant massivement compte des positions européennes plutôt que des positions nationales des différentes listes (plus de 75% contre 42% en moyenne pour les Français, tableau 6).
D’un autre côté, cette fois, les macrono-républicains et les macrono-abstentionnistes. Ce sont des europhiles mais ce ne sont pas des euro-enthousiastes. Les questions européennes sont pour eux moins centrales, qu’il s’agisse de la hiérarchie de leurs préoccupations (15%) ou de leurs motivations de vote (aux alentours de 50%) – dans les deux cas, c’est 15 points de moins que les euro-enthousiastes.
Tableau 5
« Parmi les sujets suivants, quel est celui dont vous tiendrez le plus compte dans votre choix de vote pour les élections européennes du 9 juin prochain4Les priorités relatives au chômage, agriculture et retraites, n’apparaissent que marginalement et n’ont pas été intégrées dans le tableau. ? » | Abstention | Renaissance | PS-PP | LR | Rappel : ensemble des Français |
Pouvoir d’achat | 20% | 13% | 18% | 12% | 22% |
Système de santé | 12% | 9% | 8% | 7% | 9% |
Protection de l’environnement | 9% | 8% | 13% | 1% | 11% |
Immigration | 7% | 6% | 4% | 18% | 15% |
Sécurité | 8% | 6% | 1% | 9% | 6% |
Inégalités | 3% | 1% | 8% | 2% | 5% |
Place de la France en Europe et dans le monde | 8% | 20% | 15% | 9% | 6% |
Ukraine | 7% | 12% | 15% | 6% | 4% |
Déficit | 3% | 6% | 1% | 7% | 3% |
Menace terroriste | 8% | 7% | 6% | 9% | 5% |
Éducation | 4% | 4% | 6% | 2% | 4% |
Fiscalité | 2% | 1% | 0,5% | 7% | 2% |
Lecture : Parmi les électeurs d’Emmanuel Macron du premier tour de 2022 comptant voter pour la liste de Valérie Hayer lors des européennes, 13% mettent en première priorité le pouvoir d’achat.
Tableau 6
« Pour déterminer votre choix de vote, vous tiendrez compte avant tout des propositions des partis… » | Abstention | Renaissance | PS-PP | LR | Rappel : chez l’ensemble des Français |
Sur les questions européennes | 50% | 75% | 78% | 56% | 42% |
Lecture : Parmi les électeurs d’Emmanuel Macron du premier tour de 2022 qui voteront pour Valéry Hayer aux européennes, 75% se décideront en fonction des questions européennes et non sur des questions nationales.
Les convictions économiques et sociales
Sur les questions économiques et sociales, ce sont à nouveau deux camps qui se dessinent mais avec une nouvelle configuration : d’un côté, les macrono-macronistes, les macrono-républicains et les macrono-abstentionnistes et, d’un autre côté, les macrono-socialistes.
Tel n’est certes pas le cas s’agissant de la hiérarchie des préoccupations : les questions économiques, sociales et environnementales sont centrales chez les macrono-socialistes comme chez les macrono-abstentionnistes (47% et 44%) quand elles sont marginales chez les macrono-macronistes et les macrono-républicains (31% et 22%).
Mais tel est le cas sur l’essentiel, c’est-à-dire sur les positions de fond – par exemple sur la réduction des indemnités chômage ou sur l’attitude vis-à-vis des entreprises. Les électeurs de Raphaël Glucksmann sont sur les positions traditionnelles de la gauche : 60% estiment qu’il faut que « l’État contrôle plus étroitement les entreprises » quand les trois autres électorats pensent majoritairement (de 60% jusqu’à 73%) que, à l’inverse, il faut que « l’État fasse confiance aux entreprises et leur donne plus de libertés » (tableau 7). De la même manière, les électeurs de Raphaël Glucksmann sont 58% à s’opposerà la limitation des indemnités chômage quand les trois autres groupes électoraux y sont majoritairement favorables (de 67% à 80%5Comme pour l’intervention de l’État, les abstentionnistes sont les moins libéraux et les Républicains sont les plus libéraux.).
Tableau 7
« Pour faire face aux difficultés économiques, pensez-vous qu’il faut en priorité… ? » | Abstention | Renaissance | PS-PP | LR | Rappel : ensemble des électeurs |
Que l’État fasse confiance aux entreprises et leur donne plus de liberté | 60% | 64% | 40% | 73% | 53% |
Que l’État contrôle davantage les entreprises et les règlemente plus étroitement | 40% | 36% | 60% | 27% | 47% |
Lecture : parmi les électeurs d’Emmanuel Macron du premier tour de 2022 comptant voter pour la liste de Valérie Hayer lors des européennes, 64% pensent qu’il faut en priorité que l’État fasse confiance aux entreprises et leur donne plus de liberté.
Tableau 8
« Seriez-vous favorable ou opposé à une limitation des indemnités chômage afin de réaliser des économies ? » | ||||
Abstentionnistes | Renaissance | PS-PP | LR | |
Favorables | 67% | 78% | 42% | 80% |
Lecture : parmi les électeurs d’Emmanuel Macron du premier tour de 2022 comptant voter pour la liste de Raphaël Glucksmann lors des européennes, 42% sont favorables à la limitation des indemnités chômage.
Le positionnement politique
Avec le positionnement politique, quatrième série de questions et… quatrième type de clivage !
En effet, si l’intérêt porté à la politique distingue logiquement ceux qui votent de ceux qui ne votent pas – les premiers sont plus de 40% à s’intéresser « beaucoup » à la politique contre 13% des seconds (tableau 9) –, l’autopositionnement sur un axe gauche-droite fait apparaître quatre groupes vraiment différents.
71% des électeurs de Raphaël Glucksmann se positionnent à gauche quand 86% de ceux de François-Xavier Bellamy se positionnent à droite – on voit que, pour les électeurs d’Emmanuel Macron de 2022 qui choisissent une autre liste en 2024, le clivage gauche-droite reste structurant. Les premiers (re)votent à gauche parce qu’ils sont de gauche et les seconds (re)votent à droite parce qu’ils sont de droite.
Les électeurs de Valérie Hayer penchent eux aussi à droite à 56% mais c’est le centre-droit qui est dominant : 51% des répondants choisissent les cases 5 et 6 sur une échelle de 0 à 10.
Quant aux abstentionnistes, ils se situent entre ceux de Valérie Hayer et ceux de Raphaël Glucksmann mais surtout ils sont une nouvelle fois proches de la moyenne des Français : 47% sont à droite, 30% sont à gauche, 24% sont au centre.
Tableau 9
« Sur une échelle de 0 à 10, où 0 signifie un positionnement très à gauche et 10 signifie un positionnement très à droite, où vous placeriez-vous ? » | Abstention | Renaissance | PS-PP | LR |
0-1 | 9% | – | 7% | – |
2-3 | 10% | 7% | 34% | 1% |
4 | 11% | 9% | 30% | 6% |
5 | 24% | 27% | 20% | 5% |
6 | 16% | 24% | 5% | 12% |
7-8 | 25% | 28% | – | 63% |
9-10 | 6% | 4% | – | 11% |
Lecture : parmi les électeurs d’Emmanuel Macron du premier tour de 2022 comptant s’abstenir pour les européennes, 9% s’autopositionnent à 0 ou à 1 sur le spectre politique.
Conclusions
Quatre séries de thématiques et autant de clivages différents, l’analyse peut, à ce stade, donner le tournis.
Un stratège de la majorité qui chercherait dans cette enquête un levier pour penser une stratégie pourrait être perplexe – il y a de quoi – face à une bonne et beaucoup de mauvaises nouvelles.
La bonne nouvelle est qu’une distance s’est installée mais la rupture ne semble pas consommée entre Emmanuel Macron et les macronistes infidèles. Ce n’est en effet pas par rapport au président de la République que se structure leur vote d’aujourd’hui : 62% des macrono-abstentionnistes, 67% des macrono-républicains et 80% des macrono-socialistes déclarent que leur vote ne constitue ni un soutien ni une opposition au chef de l’État6Et à peine 10% de ces trois catégories d’électeurs disent que leur vote a pour objet de marquer une opposition au président de la République.. Mis en regard des réponses des électeurs de Renaissance et du Rassemblement national, le contraste est édifiant : pour 57% des premiers, leur vote manifestera un soutien au président de la République quand, pour 67% des seconds, ce sera une opposition…
La mauvaise nouvelle est que ces trois cibles électorales potentielles se dérobent et semblent bien difficiles à atteindre.
Les électeurs de Raphaël Glucksmann sont sociologiquement proches de ceux de Valérie Hayer et tout aussi euro-enthousiastes ; surtout, ils comptent double quand l’enjeu principal devient l’écart entre les listes Renaissance et Parti socialiste – Place publique7Ils comptent double car tout mouvement dans ce sens constituerait une voix en plus pour Valérie Hayer mais aussi une voix en moins pour Raphaël Glucksmann.. Mais il semble bien illusoire de les faire revenir tant leur positionnement politique, leurs priorités et leurs positions sur les questions de politiques publiques les éloignent de la majorité.
Les électeurs de François-Xavier Bellamy, même s’ils se positionnent plus à droite, ne sont quant à eux pas si éloignés du discours et des positions de la majorité – c’est donc une cible possible mais… étroite : les macrono-républicains sont peu nombreux8Si la totalité d’entre eux revenait vers Valérie Hayer – hypothèse pour le moins audacieuse -, la liste Renaissance ne progresserait que de 1 point. !
Les macrono-abstentionnistes, enfin, sont d’une certaine manière des macronistes de faible intensité : un peu moins européens, un peu moins à droite, un peu moins politisés… et beaucoup plus jeunes. La cible est très large – 50% des électeurs d’Emmanuel Macron en 2022, ce n’est pas rien – mais elle est loin…
Comme le montre ce tableau récapitulatif (tableau 10), qui fait apparaître les convergences et les divergences de ce quatre électorats, les marges de progression sont étroites pour la majorité9Les risques de recul sont quant à eux loin d’être nuls quand on songe, pour ne prendre qu’un exemple, que 25% des électeurs qui aujourd’hui déclarent vouloir voter pour Renaissance se situent entre 0 et 4 sur une échelle gauche-droite de 0 à 10..
Tableau 10. Récapitulatif
- 1La présente étude analyse les données de la vague 4 de l’Enquête électorale française Fondation Jean-Jaurès – Cevipof – Institut Montaigne – Le Monde réalisé par Ipsos, du 19 au 24 avril 2024, auprès d’un panel de 10 651 personnes, à l’occasion des élections du Parlement européen. Elle se concentre notamment sur les plus de 2000 répondants qui déclarent avoir voté pour Emmanuel Macron au premier tour de l’élection présidentielle de 2022.
- 2Il faut noter, pour être plus précis encore, que 6% se répartissent entre l’ensemble des autres listes – sans jamais dépasser 1% et que 6% d’électeurs macronistes de 2022 sont certains d’aller voter mais ne savent pas encore pour qui.
- 3Même si tous, cependant, éprouveraient massivement « de vifs regrets » si la France devait quitter l’Union européenne.
- 4Les priorités relatives au chômage, agriculture et retraites, n’apparaissent que marginalement et n’ont pas été intégrées dans le tableau.
- 5Comme pour l’intervention de l’État, les abstentionnistes sont les moins libéraux et les Républicains sont les plus libéraux.
- 6Et à peine 10% de ces trois catégories d’électeurs disent que leur vote a pour objet de marquer une opposition au président de la République.
- 7Ils comptent double car tout mouvement dans ce sens constituerait une voix en plus pour Valérie Hayer mais aussi une voix en moins pour Raphaël Glucksmann.
- 8Si la totalité d’entre eux revenait vers Valérie Hayer – hypothèse pour le moins audacieuse -, la liste Renaissance ne progresserait que de 1 point.
- 9Les risques de recul sont quant à eux loin d’être nuls quand on songe, pour ne prendre qu’un exemple, que 25% des électeurs qui aujourd’hui déclarent vouloir voter pour Renaissance se situent entre 0 et 4 sur une échelle gauche-droite de 0 à 10.