Où sont passés les électeurs de François Bayrou ?

Alors que le président du Modem semble encore hésiter à se lancer dans la course à la présidentielle, où sont passés ses électeurs de 2012 ? Saura-t-il les reconquérir, alors que ses relativement faibles scores dans les intentions de vote actuelles (4 à 6 %) indiquent que son capital électoral s’est dispersé depuis cinq ans ? Chloé Morin, qui anime le nouvel Observatoire de l’opinion de la Fondation Jean-Jaurès, décrypte en quelques données-clés les tendances à l’œuvre au sein de cet électorat.

Lorsque François Bayrou n’est pas testé, on constate que c’est Emmanuel Macron (38 %) qui capte la plus grande partie de ses électeurs. François Fillon en recueille, quant à lui, 19 %. Plus de 10 % sont, eux, partis chez le candidat socialiste Benoît Hamon, et une proportion très significative (près de 11 %) n’exprime aucun choix. De plus, 71 % de cet électorat déclarent pouvoir encore changer d’intention de vote. En l’absence de son champion, l’électorat de François Bayrou est à ce titre le plus insatisfait de l’offre politique actuelle. Le reste se disperse entre Jean-Luc Mélenchon (6-7 %), Marine Le Pen (8 %) et Nicolas Dupont-Aignan (4 %).

Cependant, lorsque François Bayrou est candidat, parvient-il à rassembler sa famille? La réponse, à ce stade, est négative: avec 5,6 % d’intentions de vote, il parvient à capter seulement 39 % de ses anciens électeurs. Emmanuel Macron en conserve près de 21 %, François Fillon 14 %, Benoît Hamon 7 %, Nicolas Dupont-Aignan 5 % et Jean-Luc Mélenchon 4 %. Par ailleurs, près de 4 % continuent à ne pas exprimer de choix de vote.

 

Données issues de L’enquête électorale française : comprendre 2017 (vague 11, février 2017) réalisée par Ipsos et le Cevipof.

 

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