Pourquoi et comment lire Léon Blum aujourd’hui? On peut le lire en socialiste, pour admirer l’œuvre et l’homme, mais aussi en passionné, en érudit, en historien, en citoyen, avec la conscience de ce qui le sépare de nous, comme le témoignage d’un autre âge du socialisme en France.
Les textes de Léon Blum réunis dans ce livre n’ont pas le même statut. L’un, Pour être socialiste, est un véritable bréviaire du socialisme français. Paru fin 1919, adressé à la jeunesse et constamment réédité par le Parti socialiste jusqu’aux années 1980, il a formé la pensée de générations de militants.
Le suivant est la première intervention de Blum devant un congrès socialiste, alors que la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) traverse une crise profonde. L’unité socialiste se brise finalement au congrès de Tours, au cours duquel il prononce le 27 décembre 1920 un discours célèbre, qui clôt cet ouvrage.
Léon Blum est l’un des tout premiers à décrire le fonctionnement de la minorité agissante des bolcheviks, ce noyau de «révolutionnaires professionnels» imaginé par Lénine au service de la révolution mondiale. Abondamment commentée par la suite, sa critique précoce et profonde inspire la littérature antitotalitaire.
Léon Blum, Le congrès de Tours. Le socialisme à la croisée des chemins, 1919-1920, préface de Romain Ducoulombier, Collection Folio histoire (n° 301), Gallimard, 2020.
Cet ouvrage a été publié en partenariat avec la Fondation Jean-Jaurès.