L’Observatoire de la politique internationale de la Fondation élabore trois scénarios et formule des propositions pour l’évolution des rapports de force entre Etats et la place de la France dans le jeu mondial à l’horizon 2025.
Trois scénarios de répartition de la puissance
Le premier scénario verrait les Etats-Unis et la Chine dominer et s’affronter. La Chine se tournerait vers un « nationalisme agressif », appuyée par des Etats refusant l’ordre international tandis que les Etats-Unis incarneraient toujours une puissance économique et stratégique, obligeant l’Union européenne à se ranger derrière eux au sein de l’OTAN. Le second serait celui de l’anarchie internationale. Une dizaine de puissances règneraient sur fond de conflits locaux, terrorisme, criminalité et protectionnisme économique. Les Nations unies seraient affaiblies, les pays européens divisés. Le troisième consisterait à l’avènement d’un monde multipolaire et du capitalisme régulé. L’Union européenne jouerait un rôle moteur dans la lutte contre le réchauffement climatique ; les pays émergents auraient leur place aux Nations unies. La combinaison des trois scénarios est tout aussi envisageable.
Le positionnement de la France en 2025
Pour peser sur la scène internationale, la France doit préserver son influence diplomatique et ses capacités militaires qui dépendent du retour à une situation économique favorable, défini comme une priorité par François Hollande. En 2025, la diplomatie française pourrait avoir à choisir entre gaullo-mitterrandisme et atlantisme. Si des tensions éclataient entre Pékin et Washington, l’atlantisme serait vraisemblablement privilégié. La France préserverait son indépendance nationale grâce à la consolidation de la politique extérieure et de défense commune de l’Union européenne. Dans les trois scénarios, le redressement économique de la France et la place de l’Union européenne sont déterminants dans le positionnement de la France en 2025.
La politique extérieure de gauche et les valeurs
La question du recours à la force des occidentaux, posée récemment par la crise syrienne, les Etats-Unis et la France menaçant Damas après l’utilisation des armes chimiques contre les civils, pourrait être contestée dans le futur par les autres puissances. Une politique extérieure de gauche conduit à défendre un multilatéralisme équilibré, soutenir les mouvements démocratiques et les droits de l’homme, œuvrer pour la régulation du capitalisme, la justice sociale et le développement.
Les propositions
L’Observatoire de la politique internationale soumet diverses propositions comme celle du renforcement de la mutualisation de la politique extérieure des Etats membres de l’Union européenne mais aussi la nécessaire adaptation de l’outil diplomatique de la France et la clarification de sa doctrine qui devrait prendre en compte tous les acteurs étatiques.