La politique internationale et européenne doit être au coeur de l’élection présidentielle de 2007. Parce que le monde, tel qu’il va, ou tel qu’il ne va pas, participe de l’inquiétude qui taraude aujourd’hui les Français : jamais les enjeux lointains n’ont paru aussi proches.
Parce que l’Europe paraît comme figée, paralysée, pétrifiée, ne sachant ni où ni comment avancer. Mais il y a davantage encore : la politique étrangère de la France a vieilli. Elle est nostalgique, trop oublieuse des mutations qui ont pourtant changé la donne. Elle est statique, se reposant sur des réflexes et des habitudes. Elle troque l’influence contre le prestige.
C’est à ce constat lucide que nous invite Pierre Moscovici en posant les bases d’une politique étrangère profondément renouvelée. Il suggère de passer d’une posture de domination à une stratégie d’influence. Il propose de passer de positions strictement nationales à la recherche de positions européennes. Il appelle à l’abandon du « domaine réservé » pour un renouveau démocratique.
Et puis, au-delà de la méthode, il fixe ce que pourraient être les grandes orientations d’une autre politique étrangère – notamment en accordant une véritable priorité au développement du Sud ; il trace les contours d’une politique permettant de traiter les deux grandes urgences de l’heure : relancer l’Union européenne et pacifier le Proche et le Moyen-Orient.
Voici un débat salutaire pour repenser le rôle de la France dans un monde dangereux.