Gérard Collomb est décédé le 25 novembre 2023 à l’âge de 76 ans. Mes pensées vont naturellement en premier lieu à son épouse Caroline et à ses cinq enfants.
Les Lyonnais perdent celui qui fut leur maire de Lyon pendant près de vingt ans et qui en fit la métropole européenne que nous connaissons aujourd’hui. Fortement attaché à un territoire qu’il l’a élu dès 1977 en tant que conseiller municipal, puis en 1981 comme député et en 1999 comme sénateur, il devint maire du 9e arrondissement de Lyon en 1995 et y lança de nombreux projets qui feront la force de sa campagne électorale victorieuse au scrutin municipal de 2001. Dès lors, il n’a eu de cesse de transformer sa ville et son territoire, dans la lignée des grands maires bâtisseurs et réformateurs que notre pays a connus.
Mais certains se souviennent, et j’en fais partie, d’un Gérard Collomb plus méconnu : celui qui fut militant de longue date, et de premier plan, d’abord au Club Démocratie et université proche de la Convention des institutions républicaines de François Mitterrand, alors qu’il n’est qu’un tout jeune homme, puis au Parti socialiste où il se rapproche de Pierre Mauroy, avec lequel se noue une amitié durable. Au Parti, il partageait ses convictions avec une énergie sans faille aux tribunes des congrès ou lors des campagnes électorales, nourrissait une passion intense pour les débats d’idées et livrait des combats politiques avec une opiniâtreté sans pareille.
Enfin, il ne faudra pas oublier qu’il fut de ceux qui accompagnèrent la naissance de la Fondation Jean-Jaurès, aux côtés de Pierre Mauroy, et qu’il en fut le secrétaire général, de sa création en 1992 à 2018, lorsque sa charge de ministre de l’Intérieur – ministre de tutelle de la Fondation – le contraint à se retirer de son Conseil d’administration. Durant ces vingt-cinq années, il fut un compagnon fidèle, participant à de nombreux voyages politiques, notamment en Amérique latine pour laquelle il cultivait une inclination toute particulière, à la rencontre de nos partenaires sociaux-démocrates dans le monde entier, toujours curieux de ce qu’ils pouvaient apporter au socialisme français et toujours ouvert à un dialogue constructif.
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