Suite aux élections législatives turques de juin dernier, Aydin Cingi propose une analyse des résultats et de la nouvelle situation politique que provoque la perte de la majorité absolue de l’AKP mais aussi la défaite politique que constitue le scrutin pour le président Erdogan.
Obtenant le 7 juin 2015 41 % des voix et 258 sièges, le Parti de la justice et du développement (AKP) a perdu la majorité au Parlement. Il reste cependant de loin le premier parti. M. Erdogan, ancien chef de l’AKP et actuel président de la République, avait demandé aux électeurs de voter pour AKP et de se rallier ainsi à son projet de système présidentiel. Il avait ainsi implicitement transformé un scrutin législatif en une sorte de référendum. La chute de 11 points par rapport au pourcentage qu’il avait obtenu dix mois auparavant, lors de son élection à la présidence, constitue de ce fait un échec personnel pour lui. Ce revers l’oblige à renoncer, pour le moment, à ses ambitions d’homme fort au sein d’un système présidentiel.