A l’approche des élections présidentielle et législatives nigérianes, et suite à « l’allégeance » de Boko Haram à l’organisation Etat islamique, Pierre d’Esping analyse la situation politique nigériane et régionale et son évolution possible.
Tandis que le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, s’apprête à élire son prochain président, le pays traverse une crise sécuritaire d’une ampleur inédite. Les violences perpétrées par le groupe Jama’atu Ahlis Sunna Lidda’Awati Wal-Jihad, plus connu sous le nom de Boko Haram, ont conduit les autorités nigérianes à repousser la tenue des scrutins de 6 semaines afin d’entamer une campagne militaire de grande envergure. Les élections générales auront ainsi lieu le 28 mars – présidentielle et législatives – et les élections gouvernorales se dérouleront le 11 avril.
La vaste campagne militaire des forces armées nigérianes, soutenues par le Tchad, le Niger, le Cameroun et le Bénin a permis d’obtenir des résultats significatifs. C’est dans ce contexte que Boko Haram annonça le 7 mars, dans un communiqué audio, son bay’at à l’organisation État islamique. L’écho de ce bay’at a pris, comme l’espérait ses auteurs, une dimension mondiale, et semble s’inscrire dans une stratégie de jihad global – a fortiori, maintenant que les jihadistes évoquent la « province d’Afrique de l’Ouest » pour évoquer le Nigeria.
Cependant la lutte contre Boko Haram devrait continuer à l’inscrire dans l’espace géographique que nous lui avons toujours connu et son agenda politique devrait s’inscrire dans la continuité des actions menées jusqu’à aujourd’hui.