S’impose chaque jour davantage une lecture binaire et dangereusement clivée du monde, fondée sur l’opposition irréconciliable des élites et du « bon » peuple, avec pour moteur la dénonciation du « système » et la détestation de ceux qui l’incarnent. La radioscopie de la société française est à cet égard sans appel : le déclinisme et la défiance s’enracinent, l’attachement à la démocratie cède devant une demande d’autorité, le sentiment de « ne plus être chez soi » se généralise, le complotisme – stade suprême du populisme – se banalise… La haine de « ceux d’en haut » et la peur de « ceux d’ailleurs » s’alimentent mutuellement dans une vision que les forces intellectuelles et médiatiques contribuent à amplifier, et que les forces politiques contribuent à légitimer. La crise sanitaire a encore aggravé la tendance, offrant un terreau idéal pour les antisystème de tous bords.
Table des matières
Introduction
L’autre pandémie ou le virus du populisme
Le populisme pour les nuls : arnaque intemporelle, danger universel
I. La société française rongée par le virus du populisme
Les fractures françaises ou la matrice du populisme
Populisme et mouvement social : la flambée des Gilets jaunes
Le populisme sanitaire : quand le Covid booste le virus du populisme
II. La fabrique de l’opinion
Ces intellectuels, nouveaux « chiens de garde » du populisme ?
Médias populaires ou médias populistes ?
Des réseaux sociaux 1.0 au populisme 2.022
III. La fabrique de la démocratie
2007, le populisme en germe : quand le rejet du système fait système
2007‐2022 : quand le populisme s’immisce au pouvoir et enflamme l’opposition
2022 : à chacun son populisme
Épilogue. Du « tous pourris » au « tous populistes »… no future ?
Bibliographie
Remerciements