De la SFIO et de la CGT dans les années 1930 au Parti socialiste et à FO dans les années 1980, les écrits autobiographiques d’Albert Gazier éclairent d’un jour nouveau bien des épisodes de notre histoire politique et sociale.
Front populaire : l’ancien commis libraire est à la tête du syndicat des employés de la région parisienne.
Résistance syndicale : membre du bureau clandestin de la CGT, de Libération-Nord, entré en clandestinité, il est délégué à l’Assemblée consultative d’Alger (1943-1944).
Reconstruction du pays : député socialiste du département de la Seine (1945-1958), membre du comité directeur de la SFIO, il est huit fois ministre de la IVe République dans les gouvernements Félix Gouin, Georges Bidault, Léon Blum, René Pléven, Henri Queuille, Guy Mollet, Bourgès-Maunoury.
Décolonisation : délégué à la Conférence de Brazzaville en 1944, il a été marqué par son premier contact avec l’Afrique et le Maghreb, et solidaire de Guy Mollet, en 1956-1957, il tente de préparer les voies vers l’Indépendance.
Crise de mai 1958 : ministre de l’Information dans le gouvernement de Pierre Pflimlin, il s’oppose au retour du général de Gaulle, et à Guy Mollet dans son parti.
Rénovation de la gauche dans les années 1960 : avec son ami Christian Pineau, il soutient Gaston Defferre, et prépare la victoire de François Mitterrand au congrès d’Épinay.
Son Journal et ses Témoignages, qui fourmillent d’anecdotes, ouvrent aussi sur une dimension plus intime de l’homme Albert Gazier, issu d’une lignée marquée par le jansénisme, avec laquelle il rompt. Homme d’action, homme de culture, Albert Gazier a choisi de se mettre au service de la collectivité; mais il est aussi soucieux de la trace de son action. Une personnalité à redécouvrir.